dimanche 19 août 2012

Comment rendre une politique de rémunération performante ?


Plusieurs entreprises tentent de compenser les coupures au niveau de la rémunération par l'introduction d'avantages moins coûteux, comme une plus grande participation au processus décisionnel, une participation à des programmes de formation à la fine pointe de la technologie et une plus grande flexibilité d'emploi.

La rémunération est l'un des moyens qu'une organisation possède pour retenir ses meilleurs éléments et attirer de nouveaux candidats à joindre ses effectifs. Avoir un système de gestion de la rémunération efficace est donc d'une grande importance particulièrement si l'on considère que le coût qui est associé à la main d’œuvre représente habituellement le compte budgétaire le plus important.
Il est à souligner que la variable de la rémunération est d'une grande complexité et qu'elle ne
touche pas seulement le fait d'émettre un chèque. Il faut, dans un premier temps, déterminer
la capacité de payer de l'organisation, le montant de la rémunération qu'elle désire affecter aux
différents postes, la rémunération offerte sur le marché et effectuer des choix quant aux
niveaux de rémunération directe et indirecte. Également, il faut établir des échelles salariales et connaître les facteurs liés à la détermination des augmentations.
L'objectif ultime de toute politique de rémunération est de créer un sentiment de reconnaissance et d'équité pour les employés actuels et futurs. De plus, toute politique de rémunération devrait faire l'équilibre entre le fait de satisfaire les demandes des employés et la capacité de payer de l'organisation.


Une politique de rémunération doit poursuivre plusieurs objectifs:

  • l’équité: il s’agit d’éviter les injustices, qui seront selon le système de valeur mesurées par rapport à l’ancienneté, à la fonction, aux performances,

  • la compétitivité: il s’agit d’être à même d’attirer et de retenir les collaborateurs de valeur en offrant des rémunérations attractives par rapport au marché,

  • la motivation et la reconnaissance des prestations fournies: une politique de rémunération doit être motivante, et permettre de reconnaître les mérites des individus,

  • une fonction de régulation des coûts, c’est-à-dire qu’on souhaite avoir une réduction des coûts salariaux lorsque les affaires baissent.

lundi 13 août 2012

l’évaluation de la performance en ressources "Humains"


            En raison même de sa difficulté, l’évaluation de la performance en ressources « Humains » est un enjeu particulier en Management des Ressources Humaines. Avec l’accroissement de la concurrence entre les entreprises, la pression s’est faite plus forte sur les professionnels du Management des Ressources Humaines. La question de l’évaluation des Ressources Humaines n’est pas évidente car il s’agit d’un domaine difficilement quantifiable, la fonction Ressources Humaines étant encore dans certaines entreprises considérées comme un centre de coup et non de profit. Mais faut–il pas voir dans les ressources humaines, un centre d’investissement, investissement sur le futur avec comme principale mission la conduite du changement dans sa définition la plus large ?

Une étude effectuée par la firme new-yorkaise d'experts conseils en Ressources Humaines Tillinghast-Towers Perrin (publiée dans le Towers Perrin Monitor d'avril 1998), a démontré avec éclat que le fait de mesurer les contributions des spécialistes des Ressources Humaines en dollars peut être un excellent moyen d'attirer l'attention de la direction. Dans le cadre de cette étude, Tillinghast-Towers Perrin a examiné 17 compagnies d'assurance personnelle, biens et risques divers du point de vue de l'impact sur la satisfaction, de la motivation et de la rétention des employés.

            Evaluer les Ressources Humaines consiste à en évaluer ces différentes missions. Le terme Ressources Humaines est trop vague, trop générique pour pouvoir en apporter une évaluation directe. Les ressources Humaines sont divisées selon les entreprises et selon la politique managériale en différentes missions que l’on peut généraliser en :

Ø         Un rôle administratif,
Ø    Un rôle social interne à l’entreprise,
Ø    Un rôle de partenariat stratégique
Ø    un rôle de conduite du changement.

           
            L’évaluation du rôle administrative consiste à quantifier la réalisation des tâches administratives (tenue des dossiers du personnel, les contrats de travail…). Cette évaluation peut être calculer selon différentes ratios telles que l'effectif de la fonction / l'effectif géré ou par les coûts de la fonction à travers les dépenses en charges du personnel et les dépenses de la fonction.

            Les outils les plus utilisés dans cette évaluation sont souvent des tableaux de bord classique, la mise en place d’une Reengineering, ou la détermination d’indicateur de qualité.

Il est certain, comme le montrent également Becker, Uselid & Ulrich (2001), que le tableau de bord stratégique représente une véritable possibilité pour la dimension R.H., et donc pour la fonction qui la représente, d'être reconnue comme un facteur clé de performance. Le risque, identifié par Amans et al. (2002), est de limiter le choix des indicateurs retenus aux seuls indicateurs quantitatifs délaissant ainsi la richesse potentielle de certains indicateurs qualitatifs. La synthèse proposée par ces derniers auteurs sur les indicateurs R.H. repérés dans la littérature montre que les indicateurs les plus fréquents restent la productivité, le turnover, les compétences et la satisfaction du personnel. Sur un autre plan, Bontis et al. (1999) critiquent la place accordée aux Ressources Humaines dans le tableau de bord stratégique. Ils soulignent en particulier le fait que le personnel est considéré comme un facteur indépendant notamment vis-à-vis de l'innovation. En définitive, et en tenant compte de ces dernières critiques, le tableau de bord stratégique est susceptible de permettre à la fonction R.H. de renforcer sa légitimité dans la mesure où elle aura, par ailleurs, démontrer sa capacité à apporter une véritable contribution en satisfaisant les attentes des parties prenantes internes et externes.

L’inconvénient dans un système d’évaluation uniquement basé sur ces points et qu’il est difficile de mettre en avant l’aspect qualitatif. On se contente souvent d’évaluer que le quantitatif. Il parait difficile d’évaluer la fiabilité, la précision, la rigueur et la discipline qui sont les qualités personnelles qu’il faut posséder en administration.

En 1998, le groupe Gartner prévoyait qu'au moins 40 % des entreprises de la liste de Fortune 100 adopteraient une nouvelle philosophie de gestion, le tableau de bord, avant l'an 2000. Kaplan et Norton présentent plusieurs raisons pour lesquelles les entreprises adoptent l'approche du tableau de bord. D'abord, l'ère de l'information remet en question les hypothèses d'exploitation élaborées à l'ère industrielle en matière de gestion des entreprises. Les systèmes de contrôle financier créés dans le passé ne suffisent plus. Les organisations ont commencé à réaliser que la capacité d'une entreprise à mobiliser et à exploiter ses immobilisations incorporelles constituent la clé de son succès. La technologie de l'information est en train de relier les clients aux fournisseurs de telle façon que la chaîne de valeur devient beaucoup plus rapide au sein des organisations; c'est pourquoi il est crucial d'améliorer continuellement les capacités en matière de processus et de produits. De plus, l'exploitation des connaissances de chaque employé constitue aussi un facteur capital de réussite. Pourtant, en dépit du fait que bon nombre d'entreprises ont des objectifs stratégiques qui se rapportent aux relations avec le client et à la capacité organisationnelle, elles ont tendance à être mesurées et motivées uniquement par des indicateurs financiers.


            Le rôle social interne des Ressources Humaines est important, il consiste à s’assurer que l’entreprise réponde aux attentes du salarié afin d’optimiser leur contribution et ainsi avoir un engagement de ces derniers. Les besoins des salariés étant liés à leur motivation et à la performance de leur travail, il est très important de faire attention à cette mission dans les entreprises à fort potentiel intellectuel.

Il existe un certain nombre d'outils qui permettent de recueillir une information sur l'efficacité des activités de communication; ces outils vont des commentaires informels à la vérification du programme de communication. Celui choisi dépendra de ce que l’on veut évaluer, des délais, du budget, de l’entreprise (taille, culture d'entreprise, etc.).

Pour obtenir des commentaires informels, il suffit parfois simplement de converser simplement avec un employé. Par ailleurs, on peut également recourir à des séances en groupe ou recourir aux groupes de consultation.

            Le principale outil d’évaluation de ce rôle social va être l’enquête de satisfaction, enquête qui pourra être réalisé soit par la D.R.H., elle-même ou part un prestataire de service externe qui sera plus neutre. L’enquête pourra être réalisée à tout niveau hiérarchique et peut être effectuée le cas échéant pendant l’entretien d’évaluation annuel, moment privilégié de dialogue entre le responsable et le collaborateur.

            L’évaluation devra faire ressortir les compétences relationnelles de communication interne à travers la capacité à écouter, à conseiller, à assister et à responsabiliser l’encadrement et les collaborateurs.
La Cegos a publié en 2004 une large enquête sur le climat social et les relations sociales dans les entreprises françaises.
L’Observatoire Cegos a en effet réalisé une double enquête conduite auprès des DRH et des salariés :
- une étude auprès de 130 DRH d’entreprises représentatives du tissu économique français ;
- un baromètre social réalisé auprès d’un échantillon national de 3200 salariés.

Relations sociales, vision de la fonction RH, conditions de travail, relations avec la hiérarchie, rémunération, image de la Direction,… cette enquête s’articule autour d’un référentiel de 12 thèmes clés, déterminants du climat social dans l’entreprise.

La fonction Ressources Humaines (42 % d'opinions positives) alors même que les DRH du panel pensent à 91 % bénéficier d'une image positive de la part de leurs salariés. En fait, les D.R.H. apparaissent comme des boucs émissaires. C’est d’ailleurs sur trois items de climat social qui dépendent directement des D.R.H. que le niveau de satisfaction des salariés est faible : l’accès à la formation (51 %), évolution de carrière (52 %) et rémunération (44 %).


            Le rôle de partenaire stratégique est indispensable pour la D.R.H. afin de se positionner clairement au niveau hiérarchique de l’entreprise et pour montrer son implication dans l’évolution économique de l’entreprise. La fonction Ressource Humaine doit donc traduire la politique générale de la société en politique R.H. et doit ainsi mettre en place des objectifs R.H. qui permettront à la société d’atteindre les objectifs génériques.

L’un des outils les plus utilisés pour l’évaluation de ce domaine est le tableau de bord prospectif R.H. ou HR Scorecard.

Le tableau de bord prospectif Scorecard est un tableau de bord où les indicateurs mettent en cohérence le pilotage au niveau opérationnel avec la stratégie. Cet ensemble d'indicateurs doit assurer un équilibre, une cohérence entre les différents axes (perspectives stratégiques de l'entreprise) étudiés. Ce type de tableau de bord a un aspect également prospectif en cherchant à appréhender non seulement les performances passées mais également les facteurs-clés de la performance future.

Le tableau de bord prospectif revêt une approche multidimensionnelle de la performance globale. Il doit permettre de veiller à l'équilibre entre les ambitions des objectifs à long terme et le caractère plus immédiat des activités au niveau opérationnel.

L’évaluation de ce domaine met en évidence les compétences de conceptualisation, de stratégie et de consultance interne, pour concevoir, définir et contribuer à mettre en oeuvre des politiques et actions globales, réaliser des audits et des missions de consultance interne, conseiller la Direction sur les orientations à prendre en matière de R.H..

            L’une des premières entreprises en France à avoir intégré la question de la contribution de la G.R.H. et de la F.R.H. à la performance est France Télécom. Un chantier lourd de réorganisation de la fonction ressources humaines appelé « R.H. Demain » y a en effet été mis en oeuvre à partir de 1999, visant à alléger la fonction, à en faire un partenaire stratégique et impliquer les managers de premier niveau dans la G.R.H. de leur équipe. Deux phases successives composent le protocole méthodologique : des entretiens exploratoires, puis des entretiens approfondis réalisés au sein de deux C.S.R.H. (Centres de services ressources humaines).


L’évaluation de la mise en place de la conduite du changement par la D.R.H. consiste à évaluer la capacité de l’entreprise, de ses services et de son personnel à changer. L’évaluation consiste à déterminer la capacité d’employabilité des salariés face à un changement technologique. Cette notion d’employabilité peut être évalué à travers l’étude des formations mises en place, on détermine ainsi s'il y a une cohérence entre les objectifs stratégique et l’évolution du personnel que le service formation a mis en place.

L'évaluation de la formation est l'une de ses facettes les plus importantes, mais elle est aussi la plus négligée en entreprise. Importante parce qu'elle est la seule façon de contrôler la qualité et la performance de la formation. Négligée, parce qu'il existe peu d'experts dans le domaine et que les clients sont rarement prêts à payer pour avoir des preuves de la qualité réelle de ce qu'ils ont acheté.

L’étape de l’évaluation de la formation est apparue récemment avec la mise en place de l’ingénierie de formation. Cette conception de la formation et les dispositifs mis en œuvre amènent un rapprochement entre les notions de compétence et de performance. La compétence devient un enjeu stratégique pour l'entreprise dans la mesure où, grâce à elle, l'entreprise va pouvoir se différencier de ses concurrents.

Cette étape d’évaluation des formations est partie intégrante de l’évaluation générale de la performance de la fonction Ressources Humaines car la bonne mise en place de formation permet d’anticiper l’avenir de la société. Les salariés ont une adaptabilité plus grande, ce qui est indispensable pour être concurrentiel à l’heure de la mondialisation. De plus dans certain cas une bonne mise en place de formation peut éviter que l’entreprise souffre du principe de Peters.

On peut donner comme exemple en France, PSA Peugeot Citroën qui renforcent leur partenariat sur les compétences et l’emploi avec l’A.F.P.A.

PSA Peugeot Citroën et l’A.F.P.A. (Association pour la Formation Professionnelle des Adultes) ont signé le 3 mai 2006 un accord cadre d’une durée de trois ans. Cet accord a pour objectif de développer, au travers d’actions de formation, les compétences des salariés et d’accompagner la politique d’emploi de PSA Peugeot Citroën

Pour Jean-Luc Vergne, Directeur des Relations et des Ressources Humaines de PSA Peugeot Citroën, « la poursuite de nos objectifs nécessite le développement permanent des compétences de nos collaborateurs »


Parmi les nombreuses approches préconisées pour évaluer la fonction Ressources Humaines, un concept intéressant émerge, celui du tableau de bord en Ressources Humaines. En effet, le tableau de bord semble combiner des approches d'évaluations quantitatives et qualitatives, puisqu'il permet effectivement à la fonction Ressources Humaines de jouer le rôle tant convoité de partenaire stratégique par une vérification de la qualité des activités de gestion de Ressources Humaines implantées dans le but de soutenir la stratégie de l'organisation. C'est dans cette perspective que la fonction Ressources Humaines doit créer diverses mesures, certaines financières et certaines d’ordre plus qualitatif dans le but de situer sa performance globale actuelle et de mieux cibler ses actions futures.

Ce qu’il faut comprendre, c’est que le salarié dans une entreprise sera beaucoup plus considéré comme tel en lui déterminant une série de valeurs quantifiables qui démontreront clairement son apport. En se réfugiant derrière des idées préconçues et dépassées concernant l’impossibilité de quantifier cet apport, les gestionnaires des Ressources Humaines augmentent la vulnérabilité de leur personnel.

Les méthodologies sont désormais disponibles et ont fait leurs preuves dans des situations multiples. Elles permettent de mesurer de manière simple, efficace et périodique les axes clés de la valeur ajoutée par les ressources humaines. S’y engager permet à la fois d’apprendre beaucoup (comprendre réellement comment les phénomènes fonctionnent dans l’organisation et quel est l’impact réel des opérations engagées), mais aussi de renforcer son rôle de partenaire stratégique et d’agent de liaison (en dialogue avec l’ensemble des acteurs).

La mesure permettra aux professionnels du service des ressources humaines de gagner en crédibilité et d'obtenir les moyens d'offrir à leur organisation une gestion des ressources humaines à valeur ajoutée qui contribuera à faire la différence sur le plan du succès organisationnel.

Le processus est tout aussi important que les résultats. Il leur permettra de reconsidérer la gestion des ressources humaines, de parler à leurs clients et, qui sait, de repositionner la fonction ressources humaines dans l'organisation.