Le salaire à l'ancienneté est de plus en plus remis en
cause en France compte tenue de l'évolution démographique et de la relative
inefficacité d'un tel mode de rémunération pour inciter les salariés à l'effort.
La mise
ne place de modes de rémunération à l'ancienneté en France peut
vraisemblablement être imputée au souhait des employeurs de stabiliser leur
main d'œuvre. Depuis le début du siècle, les entrepreneurs souhaitent un
nouveau type de salarié plus impliqué dans l'organisation car le travail est
maintenant divisé et intégré au sein de l'entreprise. En outre, la
stabilisation des salariés permet évidemment de limiter les coûts de turn-over
associés aux formations dispensées ou au coût du recrutement.
La rémunération à l'ancienneté a vraisemblablement été une
des solutions adoptées. La perspective d'obtenir des augmentations de salaire à
l'ancienneté incite le salarié à ne pas quitter la firme. La systématisation
des augmentations à l'ancienneté a donc permis de stabiliser certains
travailleurs notamment les meilleurs qui restaient dans les entreprises où les
augmentations escomptées étaient relativement importantes.
Jusqu'aux années 70, le taux de
chômage est faible et la main d'œuvre peu abondant, les employeurs avaient
alors tout intérêt à garder leurs salariés pour limiter les coûts de
turn-over.. En revanche, pour les périodes qui ont suivi les opportunités
extérieures étant beaucoup moins importantes la menace du chômage suffisait en
partie à stabiliser les salariés. Le turn-over était alors moins conséquent et
les coûts qui lui sont associés étaient eux-mêmes faibles. En conséquence,
l'utilisation de la rémunération systématique à l'ancienneté était bien moins
justifiée.
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