dimanche 11 novembre 2012

LE LEADER STRATEGE SELON SUN TZU


« Fallait-il mettre à la disposition du quidam l’Art de la guerre ? Ce livre qui traite de stratégie militaire, écrit au Vième siècle avant JC par Sun Tzu est la référence en terme de stratégie et transcende le temps et les champs d’application. Considéré tour à tour comme dangereux, subversif, désigné parfois comme un traité de tromperie, il n’en est pas moins un ouvrage que tous ceux qui s’intéressent, honnêtement ou non au management stratégique se doivent de connaître. »


                                                                                                                           Didier Heiderich


Les raisons de mon choix

Le titre exact de cet écrit devrait être :

LE STATUT ET LE RÔLE DU LEADER STRATEGE
DANS LE CHANGEMENT ORGANISATIONNEL DES ENTREPRISES
SELON L’ENSEIGNEMENT DE SUN TZU ET DE L’ART DE LA GUERRE


            En effet, j’ai choisi Sun Tzu pour répondre à la problématique des leaders dans le changement organisationnel des entreprises car il nous donne une vision d’un leader stratège qui conduit le changement sans jamais le subir.

            Sun Tzu est pour moi le plus grand stratège de tous les temps, son livre « L’art de la guerre » nous enseigne commun vaincre l’ennemi. Sun Tzu, a cette particularité, qu’il nous enseigne commun préparer la guerre et comment la gagner. Sun Tzu, basse sa stratégie sur une guerre psychologique, il part du principe que l’on peut gagner sans combattre et que si l’on se retrouve obligé de le faire il faut en limiter la durée et les pertes.

            « L’art de la guerre » a su traverser les temps pour s’imposer comme un livre référence pour tous les stratèges que ce soit de « vrai » guerrier au sens militaire du terme ou des entrepreneurs contemporains.

« L’art de la guerre » a cette particularité, d’être un livre écrit de façons métaphoriques ce qui permet à chacun d’en tirer l’enseignement qui s’adapte le mieux à sa situation. « L’art de la guerre » est un livre qui peut se relire à quelques années d’intervalle et que l’on n’interprétera pas de la même façon.

            Appliquer « L’art de guerre » à l’entreprise est un moyen d’anticiper les besoins du marché, de ses collaborateurs et surtout de devancer les entreprises concurrentes.

A.  Leader(ship)
1.    Définition au sens général :
  • « Chef ou personne en vue, dans une organisation, un pays » Dictionnaire Hachette
2.    Selon les auteurs :
  • « Le leadership : c'est l'art de faire faire à quelqu'un quelque chose que vous voulez voir fait, parce qu'il a envie de le faire. » Eisenhower
  • « Un vrai leader n'a pas besoin de conduire. Il suffit qu'il montre le chemin. » Miller
B.  Stratège(ie)
1.    Définition au sens général :
  • « Art de combiner des opérations pour atteindre un objectif. » Dictionnaire Hachette
2.    Selon les auteurs :
  • « La stratégie est l'art de combiner, de diriger certaines opérations quand celles-ci doivent s'opposer à des opérations adverses. C'est la coordination des forces pour atteindre l'objectif : assurer la survie et le développement de l'entreprise par la conquête de parts de marché. » Riboud
  • « Les 5P pour définir le concept de stratégie :
  • P comme plan, soit un type d’action voulu consciemment.
  • P comme pattern (modèle), soit un type d’action formalisé, structuré.
  • P comme ploy (manœuvre), soit une action destinée à réaliser un objectif précis (il ne s’agit que de tactique).
  • P comme position, soit la recherche d’une localisation favorable dans l’environnement, pour soutenir durablement la concurrence.
  • P comme perspective, soit une perception de la position dans le futur. » Mintzberg
C.  Sun Tzu / L’art de la guerre
II.   Le leader stratège selon Sun Tzu
A.  Définition du stratège
B.  Le statut du stratège
C.  Le management stratégique
III. Le stratège et le changement organisationnel
A.  Le changement selon les penseurs
B.  Le stratège, acteur du changement selon Sun Tzu

Sun Wu, qui sera plus tard surnommé « le grand sage militaire », naquit durant une période de changement drastique et fût anobli sous le nom de Sun Tzu. Il prit part aux combats, participant ainsi à de violents affrontements, au cours desquels il opposait sa ruse et sa puissance militaire à celle de ses adversaires. Combinant les intuitions qu’il avait eues sur les champs de bataille à des stratégies brillantes, Sun Tzu produisit le grand classique « L’art de la guerre », qui allait considérablement influencer le monde.

Peu après la publication de son ouvrage, ses stratégies militaires avancées furent rapidement adoptées par les diverses disciplines des sciences militaires et du combat. L’ouvrage eut des répercussions sur la philosophie, la politique et même la conscience de tout un chacun. L’étendue de son impact est comparable aux classiques de Confucius.

Tout au long de l’histoire chinoise, les expert politiques et militaires ont considéré « l’art de la guerre » comme une importante source de sagesse, et leur arme secrète assurant la victoire. A partir du 8ème siècle après JC, « L’art de la guerre » commença à se répandre vers d’autre pays. Tout d’abord au Japon, où il devint un guide indispensable aux généraux japonais tout au long de l’histoire militaire du pays. En 1772, la version française de « l’art de la guerre » fut publiée à Paris. C’était la toute première traduction de l’œuvre de Sun Tzu dans une langue occidentale, et depuis la publication en anglais en 1905, son influence s’est répandue très vite, à la fois en Europe et aux Etats-Unis.

            A l’époque moderne, « L’art de la guerre » bénéficie d’une grande popularité dans le monde entier. En 1961, il fut inclus dans les cours officiellement délivrés à l’académie militaire mondiale, le livre se présentant comme un élément indispensable dans la plupart des grandes universités américaines pour les étudiants se spécialisant en stratégie ou en science militaire. L’une d’elle, la National Defense University, une des académies militaires les plus renommées, a même fait de « L’art de la guerre » la première leçon d’un cours obligatoire destiné aux généraux américains.

            Classique militaire, « L’art de la guerre » traite largement du sujet de l’établissement d’un stratégie. Riche en connaissances diverses et traité en grande profondeur, cet ouvrage représente une cristallisation de la sagesse humaine. De nos jours, ses principes stratégiques ont débordé du champ de bataille et nous pouvons les voir en action tout autour de nous. Leur influence se fait sentir non seulement dans la gestion de l’Etat, mais aussi dans les affaires, les relations publiques, la diplomatie, et même le sport. C’est ainsi qu’est démontrée la flexibilité des principes de Sun Tzu.

Le leader stratège selon Sun Tzu est celui qui sait quand il faut ou il ne faut pas combattre, comment utiliser une armée importante ou restreinte, dont les troupes sont unies autour d’un objectif commun, qui est prudent et qui sait attendre, qui a des généraux compétents et qui est à l’abri de l’ingérence du souverain.


Sun Tzu situe le stratège à coté du général en chef et non du souverain. Par analogie on peut donc considérer qu’un stratège en entreprise se situerait à coté du P.D.G. et non des actionnaires qui sont les véritables propriétaires de l’entreprise à l’image du souverain pour son royaume.

Le stratège est un penseur, un voyant qui décide du plan de bataille ; il n’agit pas, ne commande pas les troupes, ne participe surtout pas à la manœuvre. Il reste dans l’ombre du général combattant à l’image d’un cabinet conseil qui prépare le plan d’action que va mettre en place et appliquer l’entreprise.

            Certaines entreprises présentent dans leur organigramme des fonctions de type « conseiller du président », « chef de cabinet », « directeur de la stratégie » qui ressemblent, peu ou prou, au statut de stratège défini par Sun Tzu.


Au plan du management stratégique, Sun Tzu préconise des règles méthodologiques et comportementales qui gardent leur force dans le monde de l’entreprise.

Au niveau de la gouvernance, il rappelle les dangers inhérents à la relation entre le Souverain et le Général comparable à la relation entre un Conseil d’Administration et une Direction Générale.

            Au niveau de l’organisation : « Commander de nombreuses personnes c’est la même chose que d’en commander quelques-unes. C’est une question d’organisation. L’ordre ou le désordre dépendent de l’organisation, le courage ou la lâcheté des circonstances, la force ou la faiblesse des dispositions (terrain et météorologie). »

            Au niveau de l’analyse concurrentielle et de l’information : « L’information préalable ne peut être tirée des esprits, ni de calcul. Il faut l’obtenir d’hommes qui connaissent la situation de l’ennemi »

Au niveau de la négociation, de l’établissement de contrat de partenariat Sun Tzu nous enseigne un principe simple : il ne faut se fier aux apparences.
Au niveau des principes du commandement, Sun Tzu définit des règles de management et de gestion des ressources humaines qui gardent toutes leurs portées : « Si les officiers s’emportent facilement, c’est qu’ils sont épuisés », « Il faut commander avec courtoisie et enflammer ses hommes d’une même ardeur », « Si les ordres sont efficaces les troupes seront obéissantes »…


Pour définir le changement, Socrate nous dit : « Rien n’est jamais et tout devient toujours. ». De façons raccourcies, on peut dire que Socrate exprime le sentiment que tout est en mouvement et que le changement est perpétuel.

            Aristote lui, fait une distinction entre deux types de changement : le changement continue qui est propre à la nature de l’objet, telle un homme qui vieillit et le changement radical qui va changer la nature même de l’objet, la mort. Cette transformation se retrouve dans le domaine du changement organisationnel. L’entreprise va évoluer, se transformer en élargissant son domaine d’activité ou son marché. Et dans le deuxième cas, elle abandonne son marché et change d’activité.

            Pour Freud, le changement n’existe pas on devient simplement soi. Une entreprise qui met en place un changement organisationnel, ne ferait en fait que mieux définir sa position, sa nature et occuperait enfin sa vrai place sur le marché.

Claude Lévi-strauss, définit les deux types de changement qui caractérisent les sociétés. Les sociétés primitives, restant figées et ne voulant pas changer, et la société occidentale qui ne cesse de changer pour progresser même au prix de la destruction du passé.


Selon Sun Tzu, le stratège est l’homme du changement, du désordre et de la destruction. Il doit faire table rase pour laisser place à la nouveauté et la modernité. Peu sensible aux effets de mode ; il n’agit pas en suiveur, c’est lui qui instaure le changement. Le leader stratège est peu sensible à la souffrance car il sait que le changement entraîne de la souffrance mais qu’il vaut mieux souffrir que mourir.

            Pour Sun Tzu le leader stratège est un homme à part qui voit ce que les autres ne voient pas, qui perçoit des signes imperceptibles pour le commun des mortels. On voit cet exemple dans de nombreuses entreprises qui savent se positionner de façon précurseur sur un marché. Par exemple Sony qui a été à l’origine du C.D. ce qui lui a permis de s’imposer sur le marché du C.D. et parallèlement celui de la musique avec Sony Music. Expérience que Sony a renouvelé par la suite sur le marché des jeux vidéo, avec Playstation. Alors que ce marché était détenu par Nintendo et Sega, Sony a su profiter d’une baisse du marché pour le pénétrer et s’imposer comme un leader et permettre à d’autres de s’y intégrer comme Microsoft.

            Le leader stratège ressent le premier la nécessité du changement organisationnel. Il est habité par une vision, il aspire à promouvoir un monde nouveau, à élargir son horizon, à gagner des marges de manœuvre et de pouvoir.

Exemple : Richard Branson avec sa société Virgin qui a diversifié ses activités à l’extrême (transport, music, radio, boisson, téléphonie, finance…) est l’exemple type du leader stratège, au point même de proposer des voyages dans l’espace au « grand » public pour 2008-2009. Richard Branson qui a crée son entreprise il y a 45 ans a su la diriger en véritable leader stratège en anticipant et en diversifiant ces domaines d’activités sur des marchés prometteurs (ex : téléphonie) et en sachant se séparer au moment opportun de certaines branches (ex : music, cinéma). Richard Branson est à lui seule l’exemple parfait d’une synthèse de différents leaders (stratège, visionnaire, charismatique et communicateur).


Bibliographie


·         XUANMING WANG. L’art de la guerre en B.D. Vents d’Ouest, 2000. 278 p.

·         PERE AMIOT. L’art de la guerre. Traduction de 1772. 55 p.

·         RAMOND PHILIPPE. De la réflexion stratégique à l’action. Maxima, 2006. 202 p.

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