« Fallait-il
mettre à la disposition du quidam l’Art de la guerre ? Ce livre qui traite
de stratégie militaire, écrit au Vième siècle avant JC par Sun Tzu
est la référence en terme de stratégie et transcende le temps et les champs
d’application. Considéré tour à tour comme dangereux, subversif, désigné
parfois comme un traité de tromperie, il n’en est pas moins un ouvrage que tous
ceux qui s’intéressent, honnêtement ou non au management stratégique se doivent
de connaître. »
Didier
Heiderich
Les raisons de mon choix
Le titre exact
de cet écrit devrait être :
LE STATUT ET LE RÔLE
DU LEADER STRATEGE
DANS LE CHANGEMENT
ORGANISATIONNEL DES ENTREPRISES
SELON L’ENSEIGNEMENT
DE SUN TZU ET DE L’ART DE LA
GUERRE
En
effet, j’ai choisi Sun Tzu pour répondre à la problématique des leaders dans le
changement organisationnel des entreprises car il nous donne une vision d’un
leader stratège qui conduit le changement sans jamais le subir.
Sun
Tzu est pour moi le plus grand stratège de tous les temps, son livre
« L’art de la guerre » nous enseigne commun vaincre l’ennemi. Sun
Tzu, a cette particularité, qu’il nous enseigne commun préparer la guerre et
comment la gagner. Sun Tzu, basse sa stratégie sur une guerre psychologique, il
part du principe que l’on peut gagner sans combattre et que si l’on se retrouve
obligé de le faire il faut en limiter la durée et les pertes.
« L’art
de la guerre » a su traverser les temps pour s’imposer comme un livre
référence pour tous les stratèges que ce soit de « vrai » guerrier au
sens militaire du terme ou des entrepreneurs contemporains.
« L’art de
la guerre » a cette particularité, d’être un livre écrit de façons
métaphoriques ce qui permet à chacun d’en tirer l’enseignement qui s’adapte le mieux
à sa situation. « L’art de la guerre » est un livre qui peut se
relire à quelques années d’intervalle et que l’on n’interprétera pas de la même
façon.
Appliquer
« L’art de guerre » à l’entreprise est un moyen d’anticiper les
besoins du marché, de ses collaborateurs et surtout de devancer les entreprises
concurrentes.
1. Définition au sens général :
- « Chef ou personne en vue, dans une organisation, un pays » Dictionnaire Hachette
- « Le leadership : c'est l'art de faire faire à quelqu'un quelque chose que vous voulez voir fait, parce qu'il a envie de le faire. » Eisenhower
- « Un vrai leader n'a pas besoin de conduire. Il suffit qu'il montre le chemin. » Miller
1. Définition au sens général :
- « Art de combiner des opérations pour atteindre un objectif. » Dictionnaire Hachette
- « La stratégie est l'art de combiner, de diriger certaines opérations quand celles-ci doivent s'opposer à des opérations adverses. C'est la coordination des forces pour atteindre l'objectif : assurer la survie et le développement de l'entreprise par la conquête de parts de marché. » Riboud
- « L'essence de la stratégie est le choix d'accomplir ses activités d'une manière différente de celle de ses concurrents. » Porter
- « Les 5P pour définir le concept de stratégie :
- P comme plan, soit un type d’action voulu consciemment.
- P comme pattern (modèle), soit un type d’action formalisé, structuré.
- P comme ploy (manœuvre), soit une action destinée à réaliser un objectif précis (il ne s’agit que de tactique).
- P comme position, soit la recherche d’une localisation favorable dans l’environnement, pour soutenir durablement la concurrence.
- P comme perspective, soit une perception de la position dans le futur. » Mintzberg
II. Le leader stratège selon Sun Tzu
A. Définition du stratège
B. Le statut du stratège
C. Le management stratégique
III. Le stratège et le changement organisationnel
A. Le changement selon les penseurs
B. Le stratège, acteur du changement selon Sun Tzu
Sun Wu, qui
sera plus tard surnommé « le grand sage militaire », naquit durant
une période de changement drastique et fût anobli sous le nom de Sun Tzu. Il
prit part aux combats, participant ainsi à de violents affrontements, au cours
desquels il opposait sa ruse et sa puissance militaire à celle de ses
adversaires. Combinant les intuitions qu’il avait eues sur les champs de
bataille à des stratégies brillantes, Sun Tzu produisit le grand classique
« L’art de la guerre », qui allait considérablement influencer le
monde.
Peu après la
publication de son ouvrage, ses stratégies militaires avancées furent
rapidement adoptées par les diverses disciplines des sciences militaires et du
combat. L’ouvrage eut des répercussions sur la philosophie, la politique et
même la conscience de tout un chacun. L’étendue de son impact est comparable
aux classiques de Confucius.
Tout au long
de l’histoire chinoise, les expert politiques et militaires ont considéré
« l’art de la guerre » comme une importante source de sagesse, et
leur arme secrète assurant la victoire. A partir du 8ème siècle
après JC, « L’art de la guerre » commença à se répandre vers d’autre
pays. Tout d’abord au Japon, où il devint un guide indispensable aux généraux
japonais tout au long de l’histoire militaire du pays. En 1772, la version
française de « l’art de la guerre » fut publiée à Paris. C’était la
toute première traduction de l’œuvre de Sun Tzu dans une langue occidentale, et
depuis la publication en anglais en 1905, son influence s’est répandue très
vite, à la fois en Europe et aux Etats-Unis.
A
l’époque moderne, « L’art de la guerre » bénéficie d’une grande
popularité dans le monde entier. En 1961, il fut inclus dans les cours
officiellement délivrés à l’académie militaire mondiale, le livre se présentant
comme un élément indispensable dans la plupart des grandes universités américaines
pour les étudiants se spécialisant en stratégie ou en science militaire. L’une
d’elle, la National Defense
University, une des académies militaires les plus renommées, a même fait de
« L’art de la guerre » la première leçon d’un cours obligatoire
destiné aux généraux américains.
Classique
militaire, « L’art de la guerre » traite largement du sujet de
l’établissement d’un stratégie. Riche en connaissances diverses et traité en
grande profondeur, cet ouvrage représente une cristallisation de la sagesse humaine.
De nos jours, ses principes stratégiques ont débordé du champ de bataille et
nous pouvons les voir en action tout autour de nous. Leur influence se fait
sentir non seulement dans la gestion de l’Etat, mais aussi dans les affaires,
les relations publiques, la diplomatie, et même le sport. C’est ainsi qu’est
démontrée la flexibilité des principes de Sun Tzu.
Le leader
stratège selon Sun Tzu est celui qui sait quand il faut ou il ne faut pas combattre,
comment utiliser une armée importante ou restreinte, dont les troupes sont
unies autour d’un objectif commun, qui est prudent et qui sait attendre, qui a
des généraux compétents et qui est à l’abri de l’ingérence du souverain.
Sun Tzu situe
le stratège à coté du général en chef et non du souverain. Par analogie on peut
donc considérer qu’un stratège en entreprise se situerait à coté du P.D.G. et
non des actionnaires qui sont les véritables propriétaires de l’entreprise à l’image
du souverain pour son royaume.
Le stratège
est un penseur, un voyant qui décide du plan de bataille ; il n’agit pas,
ne commande pas les troupes, ne participe surtout pas à la manœuvre. Il reste
dans l’ombre du général combattant à l’image d’un cabinet conseil qui prépare
le plan d’action que va mettre en place et appliquer l’entreprise.
Certaines
entreprises présentent dans leur organigramme des fonctions de type « conseiller
du président », « chef de cabinet », « directeur de la
stratégie » qui ressemblent, peu ou prou, au statut de stratège défini par
Sun Tzu.
Au plan du
management stratégique, Sun Tzu préconise des règles méthodologiques et
comportementales qui gardent leur force dans le monde de l’entreprise.
Au niveau de
la gouvernance, il rappelle les dangers inhérents à la relation entre le
Souverain et le Général comparable à la relation entre un Conseil d’Administration
et une Direction Générale.
Au
niveau de l’organisation : « Commander de nombreuses personnes c’est
la même chose que d’en commander quelques-unes. C’est une question
d’organisation. L’ordre ou le désordre dépendent de l’organisation, le courage
ou la lâcheté des circonstances, la force ou la faiblesse des dispositions
(terrain et météorologie). »
Au
niveau de l’analyse concurrentielle et de l’information :
« L’information préalable ne peut être tirée des esprits, ni de calcul. Il
faut l’obtenir d’hommes qui connaissent la situation de l’ennemi »
Au niveau de
la négociation, de l’établissement de contrat de partenariat Sun Tzu nous
enseigne un principe simple : il ne faut se fier aux apparences.
Au niveau des
principes du commandement, Sun Tzu définit des règles de management et de
gestion des ressources humaines qui gardent toutes leurs portées :
« Si les officiers s’emportent facilement, c’est qu’ils sont
épuisés », « Il faut commander avec courtoisie et enflammer ses
hommes d’une même ardeur », « Si les ordres sont efficaces les
troupes seront obéissantes »…
Pour définir
le changement, Socrate nous dit : « Rien n’est jamais et tout devient
toujours. ». De façons raccourcies, on peut dire que Socrate exprime le
sentiment que tout est en mouvement et que le changement est perpétuel.
Aristote
lui, fait une distinction entre deux types de changement : le changement
continue qui est propre à la nature de l’objet, telle un homme qui vieillit et
le changement radical qui va changer la nature même de l’objet, la mort. Cette
transformation se retrouve dans le domaine du changement organisationnel.
L’entreprise va évoluer, se transformer en élargissant son domaine d’activité
ou son marché. Et dans le deuxième cas, elle abandonne son marché et change
d’activité.
Pour
Freud, le changement n’existe pas on devient simplement soi. Une entreprise qui
met en place un changement organisationnel, ne ferait en fait que mieux définir
sa position, sa nature et occuperait enfin sa vrai place sur le marché.
Claude
Lévi-strauss, définit les deux types de changement qui caractérisent les
sociétés. Les sociétés primitives, restant figées et ne voulant pas changer, et
la société occidentale qui ne cesse de changer pour progresser même au prix de
la destruction du passé.
Selon Sun Tzu,
le stratège est l’homme du changement, du désordre et de la destruction. Il
doit faire table rase pour laisser place à la nouveauté et la modernité. Peu
sensible aux effets de mode ; il n’agit pas en suiveur, c’est lui qui
instaure le changement. Le leader stratège est peu sensible à la souffrance car
il sait que le changement entraîne de la souffrance mais qu’il vaut mieux
souffrir que mourir.
Pour
Sun Tzu le leader stratège est un homme à part qui voit ce que les autres ne
voient pas, qui perçoit des signes imperceptibles pour le commun des mortels.
On voit cet exemple dans de nombreuses entreprises qui savent se positionner de
façon précurseur sur un marché. Par exemple Sony qui a été à l’origine du C.D.
ce qui lui a permis de s’imposer sur le marché du C.D. et parallèlement celui
de la musique avec Sony Music. Expérience que Sony a renouvelé par la suite sur
le marché des jeux vidéo, avec Playstation. Alors que ce marché était détenu
par Nintendo et Sega, Sony a su profiter d’une baisse du marché pour le
pénétrer et s’imposer comme un leader et permettre à d’autres de s’y intégrer
comme Microsoft.
Le
leader stratège ressent le premier la nécessité du changement organisationnel.
Il est habité par une vision, il aspire à promouvoir un monde nouveau, à
élargir son horizon, à gagner des marges de manœuvre et de pouvoir.
Exemple : Richard Branson
avec sa société Virgin qui a diversifié ses activités à l’extrême (transport,
music, radio, boisson, téléphonie, finance…) est l’exemple type du leader stratège,
au point même de proposer des voyages dans l’espace au « grand »
public pour 2008-2009. Richard Branson qui a crée son entreprise il y a 45 ans a
su la diriger en véritable leader stratège en anticipant et en diversifiant ces
domaines d’activités sur des marchés prometteurs (ex : téléphonie) et en
sachant se séparer au moment opportun de certaines branches (ex : music,
cinéma). Richard Branson est à lui seule l’exemple parfait d’une synthèse de
différents leaders (stratège, visionnaire, charismatique et communicateur).
Bibliographie
·
XUANMING WANG. L’art de la
guerre en B.D. Vents d’Ouest, 2000. 278 p.
·
PERE AMIOT. L’art de la
guerre. Traduction de 1772. 55 p.
·
RAMOND PHILIPPE. De la
réflexion stratégique à l’action. Maxima, 2006. 202 p.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire