Par définition, le syndicalisme
est un mouvement ayant pour objectif de grouper les personnes exerçant une même
profession en vue de la défense de leur intérêt. Généralement, cela se traduit
par des conflits du travail opposant les employeurs aux travailleurs salariés.
Quels sont les motifs de conflits ?
1. conflits sur l'emploi (éviter les licenciements, créer
des emplois).
2. conflits sur les salaires (revendications salariales:
augmentation des salaires, du pouvoir d'achat).
3. conflits de droit (non-respect du code du travail, des
droits syndicaux: avoir des représentations du personnel, des représentations
syndicales, licenciements individuels, non-application des conventions
collectives).
4. conflits sur les conditions de travail : nombre faible.
Pourquoi ? Lors d'un conflit, il y a plusieurs motifs et on privilégie rarement
celui-ci. Il faut donc prendre les statistiques avec précaution.
Quelles formes peuvent prendre les conflits du travail ?
Grèves, séquestrations, pétitions, occupations de locaux, manifestations,
débrayage (arrêt de la production), absentéisme, coulage de la production...
La construction de l’Europe sans
syndicat n’est pas envisageable. Face à un paysage aussi hétéroclite, face à la
crise du syndicalisme, comment peut se construire le syndicalisme
européen ?
1 Les différentes voies du syndicalisme européen
Le syndicalisme a débuté au 19ème siècle avec l’industrialisation, des modèles différents se sont alors construits dans chaque
pays. Nous distinguerons tout d’abord les syndicats britanniques,
allemands et français.
1.1 L’originalité britannique : Trade unions et travaillisme
La révolution industrielle a été
précoce en Angleterre : aux alentours de 1760. Dès le début du siècle, des
unions de métiers quasi-secrètes imprégnées de radicalisme politique
apparaissent. Malgré une opposition gouvernementale assez forte mais grâce à
l'action des radicaux, les ouvriers obtiennent en 1824 de grandes avancées
sociales : légalisation des trade-unions, droit de grève, etc. Des années
1850 jusqu'à 1880, le trade-unionisme devient relativement sociétaire et
l'accélération de l'économie le transforme en syndicalisme d'industrie et non
plus simplement de métier.
Avec un taux actuel de
syndicalisation de 30%, le syndicalisme anglais se positionne bien avant
l’Allemagne et la France. Il s’est développé du côté réformiste afin de faire
aboutir ses revendications par la négociation et par les manifestations (luttes
pour les salaires ou les conditions de travail). En Grande-Bretagne, les
syndicats sont toujours, pour la majeure partie d’entre eux, des syndicats de
métier en procurant à leurs adhérents de nombreux services tels que les
retraites de vieillesse, les indemnités complémentaires de chômage ou de
maladie, les bourses d'études, etc. Le syndicalisme britannique tient son
originalité dans le fait que le parti dépend toujours actuellement de l’action
politique, c’est une situation unique en Europe.
Le premier syndicat implanté dans l’entreprise crée l’unique
structure de représentation.
L’organisation centrale de la
Grande Bretagne est le Trade Union Congress (TUC). Sa date de création est la
plus ancienne : 1868. En 1874, elle verra même ses effectifs atteindre le
million. Elle se réunit tous les ans en congrès et se confond avec le Parti
Travailliste sans que l’on sache bien quel est celui qui domine l’autre.
Le TUC compte près de 400
Syndicats nationaux et plus de dix millions de salariés. Son influence est
considérable : en 1950, le TUC a approuvé le blocage des salaires voulu
par le gouvernement socialiste mais a quand même su sauvegarder son unité
syndicale. Malgré une baisse de son influence auprès du gouvernement anglais
dans les années 1980 et au début des années 1990, le TUC reste
incontestablement le porte-parole des salariés. Cela se justifie de part
l’absence de différenciation idéologique au sein du mouvement syndical anglais.
Les salariés du secteur public et les cadres se sont organisés collectivement
par les structures existantes.
1.2 Le syndicalisme réformiste allemand
En 1860, les Allemands obtiennent
le droit de grève et peuvent se syndicaliser. Des unions se créent autour de
trois grands courants de pensée que sont les Lassaliens qui fondent la Ligue
des Syndicats Allemands en 1868, les libéraux qui prônent plutôt un
syndicalisme "à la britannique" et les marxistes. Jusqu'aux années
1880, le contexte allemand se prêtait quand même peu au syndicalisme. En effet,
l’industrialisation a été plus tardive que dans les autres pays et il y a eu
une opposition relativement violente des classes dirigeantes. Mais des
tendances ont commencé à se dessiner en influençant les orientations du
syndicalisme allemand : sous la République de Weimar (1920-1933), le
syndicalisme était pluraliste. En effet, on comptait, à côté des syndicalismes
socialistes, un syndicalisme de tendance chrétienne et un syndicalisme
communiste. Ce dernier a quasiment disparu, tandis que le syndicalisme chrétien
s'est fondu en partie dans le Deutsche Gewerkschaftsbund (DGB).
Le syndicalisme allemand a eu la
particularité d’être interdit par le régime hitlérien. Néanmoins, les syndicats
se sont reconstitués et bénéficient désormais d'une audience assez large par
rapport à leurs voisins européens. Le taux de syndicalisation avoisine les 28
%. La fidélité à ces organisations s’explique parce que chacun y trouve ce dont
il a besoin, notamment, une puissance pour la défense de leurs intérêts et de
leurs salaires. L’objectif de ces syndicats est de réaliser la cogestion des
représentants des travailleurs et des actionnaires dans les entreprises. Ils
mettent en relief aussi le dialogue et le consensus de par un lien étroit avec
la politique.
Le DGB est un propriétaire
capitaliste: il possède la quatrième banque du Pays, la première entreprise de
construction, une chaîne de Magasins coopératifs, une société d’édition, une
mutuelle maladie...
Le syndicalisme allemand
s'apparente assez à celui de la Grande-Bretagne tout en étant différent sur
certains aspects, tel que le rapport au socialisme et à la politique.
1.3 La France : un syndicalisme imprégné de politique et à tendance révolutionnaire
Le syndicalisme français est
assez complexe et se différencie de ses voisins allemands et britanniques en
s'affichant ouvertement révolutionnaire. En effet, sa naissance a été assez
troublée par les révolutions et des périodes d'oppression. Jusqu'aux années
1880, le syndicalisme français commence à prendre forme très lentement car les
difficultés sont nombreuses. La loi Le Chapelier de 1791 condamne en effet
toute association de maîtres ou d'ouvriers. Les chambres syndicales sont sous
la menace permanente d'interdiction. En 1872, le Cercle de l'union syndicale de
Paris est dissout tout comme les chambres syndicales lyonnaises en 1877.
Tout commence à changer à partir
de 1877-78 avec l'arrivée des Républicains. Très vite les choses s'accélèrent
avec les réformes du gouvernement. La loi Waldeck Rousseau,du 21 mars 1884, accorde
enfin aux syndicats un statut légal reconnu : le nombre de syndicats est
ainsi multiplié par trois en une décennie. Mais les oppositions apparaissent au
grand jour. Durant l'avant-dernière décennie du siècle, l'essor du syndicalisme
se fait dans la division, essentiellement entre la Fédération des Chambres
Syndicales créée en 1886 par des militants guesdistes et la Fédération des
Bourses de Travail fondée en 1887 par un militant venu de l'anarchisme.
L'opposition se fait jusqu'à la naissance de la Confédération Générale du
Travail (CGT) en 1895 qui reste toujours empreinte d'un esprit révolutionnaire.
Le taux de
syndicalisation français est très faible, il est d’environ 7%. La France
se positionne donc en queue de peloton des pays européens. Le syndicalisme
français est pluraliste mais complexe. Les salariés s’intéressent alors de
moins en moins aux centrales syndicales et préfèrent communiquer sur Internet
quand ils éprouvent des difficultés quant à leurs conditions de travail.
La liberté syndicale a eu pour
conséquence l’existence d’un pluralisme syndical en France, il existe donc
plusieurs syndicats à sensibilités différentes. Cela permet aux salariés
désirant se syndiquer de choisir le syndicat correspondant le plus à ses
aspirations :
CGT : Confédération générale des travailleurs
Bernard Thibault
Création : 1895
650 000 adhérents
CFDT : Confédération française démocratique du travail
François Chérèque
Création : 1964
830 601 adhérents
CFTC : Confédération française des travailleurs chrétiens.
Elle est rattachée à la doctrine sociale de l’Eglise catholique.
Jacques Voisin
Création : 1919
CGT-FO : Force Ouvrière
Marc Blondel
Création : 1948
CFE –CGC : Confédération française de l’encadrement
confédération générale des cadres
Jean-Luc Cazettes
Création : 1944
D’un autre côté, les syndicats patronaux ont pour
objectif la défense des intérêts économiques et professionnels de leurs
membres. Il existe plusieurs syndicats patronaux :
MEDEF - Le Mouvement des
entreprises de France
Anne Valachs
Création : 1998
CGPME – Confédération Générale des Petites et Moyennes
Entreprises
Jean-Eudes du Mesnil du Buisson
Créaton : 1944
Le paysage syndical français est
marqué par une extrême division. Contrairement aux syndicalismes anglo-saxons
et allemands qui sont organisés en syndicat de branche, il n’ y a pas en France
de syndicats de routiers (etc) mais des confédérations.
Nous allons maintenant souligner
les particularités des syndicats de l’Europe de l’est et du sud.
1.4 Autres pays de l’Europe
1.4.1 Pays scandinaves
En moyenne, le taux de syndicalisation dans
les pays scandinaves varie entre 90 et 95% des salariés. Lorsque ceux-ci savent
qu’ils sont protégés par une convention collective, il est évident qu’ils
seront beaucoup moins tentés d’adhérer à une organisation.
Si l’on prend l’exemple de la
Suède, les enquêtes révèlent que les syndicats offrent des services aux
salariés et que ce sont un des principaux motifs d’adhésion. Les indemnisations
versées en cas de chômage sont dirigées par les organismes rattachés aux
syndicats. Il y a 75 % de syndiqués. Les effectifs sont en croissance
constante car être syndiqué devient primordial. Les cotisations sont mêmes
retenues sur les fiches de paie. Le fait que les trois principales
confédérations suédoises représentent chacune une catégorie socio
professionnelle facilite en plus l’adhésion en masse. Les ouvriers s’affilient
spontanément à la Confédération Syndicale de Suède (LO), les employés à la
Confédération Suédoise des Employés Professionnels (TCO) et les diplômés
d’université à la Confédération suédoise des associations professionnelles
(SACO). Le Syndicalisme occupe donc une place importante dans la société.
1.4.2 Belgique
Le taux de syndicalisation belge
est relativement élevé puisqu’il est de 56 % des salariés. Chaque centrale
développe impérativement des stratégies unitaires pour faire face aux
représentants des employeurs, mais en veillant à garantir leurs identités
propres. Les forces syndicales se concertent toujours avant les négociations et
l’Etat n’intervient pas.
Le syndicat le plus important
est la Fédération des Syndicats chrétiens belges (CSC). Il a près de 1 200 000
membres. Vient ensuite la Fédération socialiste (FGTB) avec plus d’un million
d’adhérents. L’action de la CSC n’est néanmoins pas toujours aisée à cause de
son appartenance chrétienne. Or, l’organisation patronale a une importante
majorité de chefs d’entreprises chrétiens. D’un autre côté, il faut noter que
75 % des membres de la CSC sont flamands, ce qui n’est pas évident pour gérer
les relations syndicales avec l’autre centrale.
1.4.3 L’Italie
De la même façon qu’en France,
les organisations syndicales italiennes sont multiples :
La plus importante est la CGIL
(Confédération Générale Italienne du travail). Elle a été créée en 1906 et, à
cette époque, était liée au parti socialiste mais comptait en partie des
éléments anarchistes proches du syndicalisme révolutionnaire français. Elle
compte aujourd’hui environ 4 millions d’adhérents et est à tendance communiste.
Le syndicalisme italien s’est en
fait relevé après la Seconde Guerre mondiale avec la reconstitution de la CGIL
et avec l’apparition de deux confédérations : la Confédération italienne
des syndicats de travailleurs (CISL), qui reprenait la tradition du
syndicalisme chrétien, et l'Union italienne des travailleurs (UIL), moins
importante, qui regroupait des socialistes minoritaires. La CISL (Confédération
Italienne des Syndicats de Travailleurs) a désormais deux millions d’adhérents
et est à prédominance démocrate chrétienne. Quant à l’UIL (Union italienne du
travail), elle a été créée en 1950. Elle comprend un million d’adhérents et
c’est un Syndicat libre de la politique, son but étant la réduction du pouvoir
des conseils ouvriers et des délégués d’entreprise.
Le taux de syndicalisation italien
environne les 30 % mais comprend des retraités.
La concertation y est primordiale plutôt que de pures
négociations. Un des buts premiers des syndicats italiens est l’aboutissement à
un accord.
1.4.4 L’Espagne
Avec un taux de
syndicalisation de 20 %, la vie syndicale espagnole est dominée par
deux grandes centrales qui représentent environ cinq millions de travailleurs,
soit les trois quarts des travailleurs syndiqués.
La plus importante centrale (800
000 adhérents) est formée par les commissions ouvrières (CCOO). Elles sont
connues pour être proches des communistes et de la gauche unie. Ce syndicat
s’est fixé pour but de s’ouvrir aux jeunes et aux femmes, premières victimes du
chômage et de la précarité.
Pour appuyer ses revendications,
les CCOO se retrouvent conjointement avec l’autre grand syndicat : l’UGT.
L’Union générale des travailleurs (600 000 adhérents) est proche des
socialistes. En 2003, cette centrale a traversé une crise interne en refusant
de signer un accord sur les retraites accepté par les CCOO. L’UGT avait choisi
d’adopter une attitude beaucoup plus conséquente, il lui fut reproché de
refuser systématiquement tout accord avec le gouvernement de centre droit afin
de faciliter la tâche de l’opposition socialiste. Paradoxalement, les
commissions ouvrières avaient choisi, elles, sur cette question, la voie du
dialogue avec le gouvernement.
Aujourd'hui, dans les pays
développés, le statut social des salariés n'a plus rien à voir avec celui des
salariés qui ont créé le syndicalisme. Les contradictions des différentes
sociétés sont complètement internes au salariat. On peut se demander si en
France l'ensemble des salariés ont encore un intérêt commun. Les salariés qui
travaillent dans l'usine Airbus de Toulouse ont théoriquement la même
convention collective que ceux de la métallurgie qui leur sert de sous-traitant
alors que les écarts de salaires sont considérables. Si le syndicalisme est
d'abord un moyen de provoquer de l'identité collective nationale, ethnique, de
classe, masculine ou professionnelle, comment ces identités s'organisent-elles
les unes avec les autres, voire se mettent-elles en conflit les unes avec les
autres ?
2 La crise du syndicalisme
Au nord comme au sud, à l’ouest
comme à l’est, la baisse de la syndicalisation touche tous les pays, mise à
part quelque exception. Même dans les pays où la syndicalisation est très forte
les organisations rencontrent des difficultés de recrutement. Ex : la
Suède.
Les syndicats se sont imposés
comme des lieux qui prétendaient représenter les intérêts généraux. On peut se
demander si les syndicats représentent encore vraiment les intérêts généraux
des salariés et s’ils ne sont pas confrontés au fait que ces intérêts sont
aujourd’hui beaucoup plus difficile à identifier.
Est ce que les salariés des
différents pays européens ont vraiment les mêmes intérêts ? Ceux-ci ne sont ils pas toujours nationaux ?
2.1 Dans quelle mesure peut-on parler d’une crise du syndicalisme ?
2.1.1 Les principaux symptômes
La baisse des grèves (nombre d’heures individuelles
non-travaillées).
S’il y a baisse des grèves,
c’est que le syndicalisme est en perte de vitesse.
La baisse des effectifs.
On fait généralement état, dans
l'analyse de la crise qui traverserait le syndicalisme, d'une lente diminution
des effectifs.
Si cette évolution semble se
vérifier au niveau international, puisqu’il y a de moins en moins de syndiqués
en France : les effectifs des 6 principales centrales syndicales ont tous
diminués entre 76 et 93, la plus forte baisse étant à mettre à l'actif de la
CGT avec –69 % (baisse considérable), la situation en Belgique est assez
différente. Les effectifs se sont maintenus globalement.
Il est cependant impossible au
stade actuel de mesurer avec précision les mutations qui se produisent à
l'intérieur des centrales professionnelles qui font partie des deux grandes
confédérations, CSC et FGTB. On sait en effet que les affiliés syndiqués payent
des cotisations différentes lorsqu'ils perdent leur activité.
Il en résulte donc une
diminution des ressources qui ne pourra manquer d'avoir des conséquences à
terme. Celles-ci sont difficilement mesurables aujourd'hui.
Tout dépendra d'ailleurs de la
capacité des centrales professionnelles à maintenir en leur sein des
travailleurs que le chômage ou la prépension réduiront à l'inactivité.
Le taux de syndiqués
Lui aussi, n'a pas cessé de
baisser en France, passant de 25 % à environ 7 %.
On parle ici de désyndicalisation.
La perte d'influence syndicale aux élections professionnelles
(surtout la CGT).
Le vieillissement des syndiqués, des militants.
2.1.2 Les causes de cette crise du syndicalisme
On distingue deux séries de causes.
Les causes exogènes
Les causes extérieures à l'organisation syndicale, les
causes liées au contexte :
Les modifications de la structure sociale
Effondrement du secteur primaire
mais surtout chute forte et continue du secteur industriel et montée du
tertiaire. 1975 : les ouvriers constituent 40 % de la population active.
Mais la part de ce groupe n'a cessé de diminuer et aujourd'hui les ouvriers ne
constituent plus qu'un quart de la population active. Or, toutes les centrales
syndicales sont nées dans le monde ouvrier. Sociologiquement, c'est donc le
fondement de leur origine qui est entrain de s'effriter.
Le syndicalisme apparaît moins aux jeunes comme étant une
nécessité.
Montée de l'individualisme.
Pour Obson, la rationalité
individuelle va conduire les individus à adopter une attitude de « passager
clandestin » (Free Rider), c’est-à-dire que chacun va essayer de tirer tous les
bénéfices de l’action collective sans en supporter les coûts d’engagement
individuel (non‑paiement des journées de grèves – risques éventuels). Ce
paradoxe permettrait de comprendre le déclin des conflits et du syndicalisme.
Montée du chômage.
Les causes endogènes
Le syndicalisme français est construit
autour d'un projet politique (vision de la société).
Mais aujourd'hui, ce projet
n'est plus adapté aux problèmes locaux, particuliers et spécifiques, il est
donc un handicap à l'action syndicale.
L'absence de présence syndicale dans
les couches sociales montantes,
qui en auraient pourtant besoin. Les jeunes, les femmes, les
immigrés, les chômeurs et les travailleurs précaires sont très mal syndiqués.
L'institutionnalisation des syndicats.
Les syndicats gèrent en France
la protection sociale, la gestion des caisses (caisse d'assurance maladie,
etc.). Cette institutionnalisation syndicale a entraîné des luttes entre les
syndicats pour conquérir le pouvoir. Ceci a accéléré la division syndicale et
contribué au déclin du syndicalisme français.
Les militants syndicaux ont eu tendance
à déserter le terrain.
Il y a de moins en moins de militants de base.
Il est nécessaire d'exiger la levée du
secret,
sous toute ses formes, en se donnant les moyens, comme par
exemple en développant la méfiance à l’encontre de toute instance et de tout
dirigeant qui refuse de donner des éléments d’information à soumettre au débat,
en refusant de siéger dans des organismes qui n’ont pas donné toutes les
informations assez tôt pour que les salariés les connaissent et puissent donner
leur avis, par exemple, organisant systématiquement des
"contre-expertises" quand les instances de direction s’y refusent.
Au lieu de
jouer les "corps intermédiaires" auprès des puissants, il s’agit
ainsi de mettre en lumière le règne du secret autour de la plupart des grands
choix, d’y opposer une autre logique, à partir des aspirations et des besoins
sociaux, en les soumettant à la discussion.
Les mutations chez les autres interlocuteurs sociaux.
Des mutations se développent
également du côté des autres interlocuteurs sociaux, le patronat et l'Etat.
En ce qui concerne le patronat,
une double évolution se produit. Le nombre de petites et moyennes entreprises
augmente. Les relations sociales qui s'y établissent diffèrent fortement de
l'ancien système de conventions collectives propre aux années de l'immédiat
après‑guerre.
L'Etat, quant à lui, a abandonné
son rôle d'arbitre neutre. Il joue désormais le rôle d'un employeur industriel
important ce qui fait de lui un interlocuteur à part entière sur le plan social
à côté des syndicats des travailleurs et des organisations patronales. Il faut
s'attendre, si la crise se prolonge, à un durcissement de son attitude dans la
négociation et à un alignement inconditionnel sur les positions patronales.
La problématique internationale
L'analyse de la crise économique
montre que les USA empêchent les pays européens de développer une politique
autonome de relance économique. L'Allemagne en 1979 et la France en 1981 en ont
fait l'amère expérience. La Communauté économique européenne doit donc évoluer
de son stade d'union douanière vers celui d'une véritable union économique et
financière si elle veut demain sortir de la crise et agir en toute indépendance
à l'égard de l'économie américaine.
Les multinationales
On observe le développement des
multinationales qui, en Belgique, occupent environ la moitié des travailleurs.
Ces multinationales prennent leurs décisions d'implantations ou de fermetures
d'entreprises en fonction du critère exclusif du profit apprécié au niveau
mondial. Elles accroissent ainsi considérablement l'insécurité de l'emploi.
Elles peuvent déséquilibrer les économies nationales.
Pour réglementer leur conduite,
des initiatives ont été prises par les pays membres de l'OCDE. Il s'agit de
recommandations destinées à empêcher les multinationales d'abuser de leur
position dominante. Il n'existe malheureusement pas de sanctions juridiques
pour les actes d'inconduite.
Les syndicats doivent donc
développer à la base, au niveau des filiales, des contacts entre les
travailleurs. C'est le point de passage obligé pour amorcer le processus de
maîtrise des multinationales.
Mais ces entreprises ont créé
avec leurs filiales un réseau mondial puissant qui les met en position de force
face à des syndicats qui, à ce jour, ne sont pas parvenus à s'organiser
efficacement sur le plan international.
Les syndicats doivent vaincre
leur égoïsme national, unir leurs forces sur le plan européen.
2.2 Pour autant, il y a réel besoin de syndicalisme.
En effet, « la majorité des
employés estime que le syndicalisme est indispensable ».
Ainsi, si le déclin syndical est aussi prononcé que nous
l’avons montré, la crise ne cache-t-elle pas une recomposition syndicale ?
2.2.1 Un déclin à relativiser.
La critique des indicateurs du
déclin (nombre d’heures individuelles non-travaillées), les manifestations
visibles ont laissé place à d’autres manifestations moins visibles au début des
années 80 (conflits plus localisés).
Est-ce que la force des
syndicats se mesure par le nombre d’adhérents ? Les modes d’expression
d’aujourd’hui (les médias) remplacent les militants de base. Le poids des
syndicats est encore très important. Leur institutionnalisation constitue une
de leur force majeure. Le poids considérable du syndicalisme dans le secteur
public, qui regroupe tout de même 8 à 10 millions de salariés (ex : SNCF).
2.2.2 On assiste à une recomposition syndicale.
Constitution d’un syndicalisme européen (début des «
euro-grèves »).
Transformation des syndicats en
prestataires de services, pour résoudre des problèmes locaux fournir une aide
juridique par exemple. Le syndicalisme est alors synonyme de défense des
salariés, et on observe une demande très forte de leur part. (Mais est-ce que
le syndicalisme peut exister sans projet politique ?)
Le syndicalisme d’aujourd’hui
est de plus en plus un syndicalisme de négociation plutôt que d’opposition. FO
et la CFDT ont d’ailleurs gagné en influence depuis une vingtaine d’années. Les
voies de la recomposition ne sont pas simples, c’est pourquoi il y a crise.
Ainsi on ne peut pas assimiler le
mot « crise » à l’idée de disparition des syndicats mais plutôt à une
recomposition syndicale. Ce qui risque de disparaître en revanche, c’est un
syndicalisme traditionnel, CGTiste et d’opposition (net déclin).
2.3 Les actions pour parer la désyndicalisation : booster les adhésions aux syndicats en proposant de nombreux services
En France, pour faire face à la
chute de leurs effectifs, certains syndicats n'hésitent plus proposer une gamme de services variés pour
relancer la machine grippée de l'adhésion et fidéliser leurs troupes. Par
exemple, le syndicat national du Crédit Agricole propose à ses adhérents et à
leur famille une cellule d'assistance d'aide psychologique. D'autre encore propose
un service SVP juridique pour permettre aux adhérents d'avoir des réponses
rapides d'ordre pratique et juridique, une complémentaire santé, un SVP
retraite, une mutuelle pour les salariés du nettoyage ou de l'hôtellerie.
En Espagne, le mouvement syndical
est encore récent (1970), mais les grandes centrales syndicales CCOO et UGT,
depuis une dizaine d'année ont multiplié les services pour attirer leurs
adhérents. De simples conseils juridiques et aides à la formation ou à la
recherche d'emploi, les offres, souvent peu connues des affiliés, se sont
étendues au logement, aux loisirs, aux assurances, aux fonds de pension ou à
des réductions chez de nombreux commerçants, du fleuriste au marchand de
chaussures.
En Allemagne, pour tout adhérent
recruté, les recruteurs gagnent en récompense des cadeaux en tout genre, ou
encore des week-ends "première classe". D'autres s'illustrent dans
une opération de fidélisation et de séduction lancée auprès des salariés en
proposant une protection juridique en cas de conflit du travail, des mutuelles
de santé ou de retraites bon marché, des offres d'assurances en tout genre,
d'agences de voyages et de réduction sur les spectacles, une 2ème
carte de crédit gratuite…
En Suède, les syndicats offrent
une large palette de services, par exemple, un abonnement d'électricité à tarif
préférentiel, ou encore des formations de toute sorte : cours de langues,
création d'un groupe de rock, astronomie, céramique, initiation au féminisme.
On trouve aussi des crédits à taux préférentiel dans
certaines banques, un partenariat avec une compagnie d'assurance qui a permis
de lancer un fond de pension taillé sur mesure avec une cotisation plus faible,
une série de réductions pour l'achat de matériel professionnel, mais aussi pour
des abonnements à prix réduits auprès d'opérateurs de téléphonie mobile et des
réductions sur les voitures. Enfin, généralement une assurance tous risques est
comprise dans la cotisation, environ 1% du salaire, qui donne droit à une
réduction fiscale.
En Belgique, on peut se syndiquer
en étant chômeur, c'est même recommandé. En effet, depuis l'accord "de
solidarité sociale" signé dans l'après-guerre, les confédérations peuvent
gérer et verser des allocations chômage à leurs affiliés.
Il existe, certes, une caisse publique pour toucher les
indemnités de chômage, mais elle a très mauvaise réputation. Tandis que les
syndicats ont su développer toute une gamme de services pour séduire
"leurs clients".
Ainsi la Confédération syndicale
chrétienne met en avant sa capacité à verser des avances sur allocations aux
demandeurs d'emploi et la performance de son système informatique de gestion.
Les chômeurs syndiqués sont assurés de trouver un service juridique pour les
appuyer en cas de besoin. Autre élément de séduction dont disposent les
organisations : la prime syndicale.
Résultat : avec 56% de syndiqués,
la Belgique affiche un des meilleurs scores européens.
L’évolution de la société
entraîne la refonte du syndicalisme. Les différents syndicats réagissent à
travers une opération de séduction. France, Allemagne, Espagne, Suède,
Belgique, Etats-Unis…vers quel pays se tourner pour trouver notre syndicat? Ce
n'est pas le choix qui manque, tous rivalisent pour séduire et fidéliser ses
adhérents mieux que son voisin…
Au niveau international, avec la
construction de l’Europe, le besoin de syndicalisme est omniprésent. Comment
peut-il être représenté ?
3 Le syndicalisme au niveau européen : la Confédération Européenne des Syndicats (CES)
Créée en 1973, la CES est
reconnue par l’Union Européenne (UE) en tant qu’unique organisation syndicale
interprofessionnelle représentative au niveau européen.
La CES parle d’une seule voix au
nom des intérêts communs des travailleurs au niveau européen. Son objectif
majeur est de promouvoir le modèle social européen et d’œuvrer au développement
d’une Europe unifiée de paix et de stabilité au sein de laquelle les
travailleurs et leur famille peuvent pleinement profiter des droits humains et
civils et de hauts niveaux de vie.
Le modèle social européen incarne
une société combinant une croissance économique soutenable accompagnée de
niveaux de vie et de travail en hausse constante y compris le plein emploi, la
protection sociale, l’égalité des chances, des emplois de bonne qualité,
l’inclusion sociale et un processus de prise de décisions politiques qui
implique pleinement la participation des citoyens.
La CES pense que la consultation
des travailleurs, la négociation collective, le dialogue social et des bonnes
conditions de travail sont la clé de la promotion de l’innovation, de la
productivité, de la compétitivité et de la croissance en Europe.
3.1 Influencer le processus décisionnel européen
La CES se bat pour une UE ayant
une dimension sociale forte et pour un cadre macroéconomique équilibré qui
tienne pleinement compte des besoins et des aspirations de ses citoyens. À
cette fin, elle participe à l’élaboration des politiques économiques et
sociales au plus haut niveau, en collaboration avec tous les organes de
l’UE : Présidence de l’UE, Conseil de l’UE, Commission européenne et
Parlement européen. Cela implique :
§
de prendre part au Sommet social tripartite annuel chaque printemps,
afin d’évaluer les progrès de l’Agenda de Lisbonne pour 2000-2010 ;
§
d’avoir le droit d’être consulté, avec les autres partenaires sociaux
européens, sur les décisions concernant l’emploi, les affaires sociales et la
politique macroéconomique ;
§
d’entretenir une relation étroite avec un intergroupe de députés du
Parlement européen ;
§
de coordonner la participation des syndicats dans le cadre de plusieurs
instances consultatives, dont le Comité économique et social (CES), ainsi qu’au
sein d’agences européennes pour la formation professionnelle, les conditions de
vie et de travail, la santé et la sécurité.
La CES a joué un rôle clé dans
l’élaboration de textes législatifs essentiels de l’UE, dont la directive sur
les comités d’entreprise européens (1994) et la directive sur l’information et
la consultation (2002), et dans la rédaction de la Charte des droits
fondamentaux et du Traité constitutionnel de l’UE.
3.2 Dialogue social européen
Dans le même temps, la CES
négocie avec les employeurs au moyen du « dialogue social européen ».
Cela se traduit par un dialogue social sectoriel dans 31 secteurs industriels
différents, coordonné par les fédérations syndicales européennes. Suite à la
reconnaissance officielle, par l’UE, du droit des partenaires sociaux à
négocier des accords-cadres au niveau européen, la CES a signé trois
accords-cadres sectoriels européens avec ses homologues du patronat, qui ont
été adoptés par le Conseil des ministres et mis en œuvre sous la forme de
directives. Ils concernent le congé parental (1996), le travail à temps partiel
(1997) et les contrats à durée déterminée (1999).
Par ailleurs, les syndicats et les
employeurs ont mis en œuvre d’autres accords conclus au niveau européen dans le
cadre du dialogue social « autonome ». Ils concernent le statut des
télétravailleurs (2002), l’apprentissage tout au long de la vie (2002) et le
stress lié au travail (2004).
3.3 Action syndicale
Pour défendre ses revendications,
la CES peut faire appel à la mobilisation de ses affiliés. Elle a coordonné de
grandes campagnes visant à intégrer de nouvelles dispositions sur l’emploi dans
le traité de l’UE, à inciter les électeurs à participer aux élections
européennes et à soutenir la Charte européenne des droits fondamentaux et le
Traité constitutionnel.
Ces dernières années, la CES a organisé régulièrement des
manifestations européennes à l’occasion de sommets européens - par exemple, à
Lisbonne en juin 2000, à Nice en décembre 2000 (où 80 000 travailleurs ont
participé à l’Euro-manif pour soutenir l’Europe sociale) et à Laeken (Belgique)
en décembre 2001 - mais aussi des Journées d’action européennes aux printemps
2003 et 2004, et une Euro-manifestation majeure le 19 mars 2005 contre la
directive services. (80 000 participants)
3.4 Méthodes de travail démocratiques
La CES adopte toutes ses
politiques et activités à travers une structure démocratique de représentants
élus. Le Congrès est son autorité suprême. Il se réunit tous les quatre ans et
élit le secrétaire général. Le Comité exécutif et le Comité de direction, plus
restreint, sont responsables de la mise en œuvre des politiques entre les
sessions, tandis que le Secrétariat, dont le siège est à Bruxelles, gère les
activités quotidiennes de la CES.
3.5 La structure
La Confédération européenne des
syndicats (CES) comprend actuellement 77 organisations membres, issues de 34
pays de l’Europe de l’Ouest, centrale et de l’Est, et 12 fédérations
syndicales. La CES représente les intérêts de 60 millions de syndicalistes au
niveau européen.
§
Fédérations syndicales de la CES (12)
§
Organisations membres de la CES (77)
§
Observateurs (2)
§
ASE (Académie syndicale européenne)
§
ISE (Institut syndical européen)
§
EUROCADRES (Conseil des cadres européens)
§
FERPA (Fédération européenne des retraités et des personnes âgées)
§
BTS (Bureau technique syndical)
3.5.1 Congrès
Le Congrès est l’autorité suprême de la CES.
Il se réunit tous les quatre ans, la dernière réunion s’est
tenue à Prague en 2003.
Le Congrès de la CES se compose
de délégués des affiliés proportionnellement à leur nombre d’adhérents. Le
Congrès élit les membres du Comité exécutif, le Président, le Secrétaire
général et les deux Secrétaires généraux adjoints.
Le Secrétaire général John Monks
est le responsable et le porte-parole de la Confédération.
Le Président Cándido Méndez
Rodríguez (Secrétaire général de l’UGT-E, Espagne) préside les organes
directeurs de la CES.
3.5.2 Comité de direction
Le Comité de direction, organe
plus restreint, est chargé d’assurer le suivi des décisions adoptées par le
Comité exécutif entre ses sessions. Il se réunit huit fois par an et se compose
de 21 membres élus du Comité exécutif.
La CES est dirigée par John
Monks (TUC, Royaume-Uni), entouré de Maria Helena André (UGT Portugal), Reiner
Hoffmann (DGB Allemagne), Walter Cerfeda (CGIL, Italie) Joël Decaillon (France,
CGT) Jozef Niemiec (NSZZ Solidarnoc), Catelene Passchier (FNV, Pays-Bas).
3.5.3 Comité exécutif
Le Comité exécutif se réunit
quatre fois par an. Il se compose de représentants d’organisations affiliées
proportionnellement à leur nombre d’adhérents. Si nécessaire, des décisions
peuvent être adoptées par un vote à la majorité qualifiée des deux tiers.
Il revient au Comité exécutif de
décider du mandat et de la composition des délégations qui négocient avec les
organisations patronales européennes au sein du dialogue social européen, et
d’évaluer les résultats.
4 Conclusion
Le syndicalisme européen a grandi
au cours du 19ème siècle et s’est affaiblit au 20ème
siècle en n’étant plus réellement représentatif des salariés. A ses débuts et
encore maintenant, il suit des voies différentes, influencé par les contextes
politiques, économiques, sociaux et sans doute également culturels. Du
trade-unionisme britannique qui construisit son parti, au syndicalisme
fortement idéologique à tendance révolutionnaire français en passant par le
réformisme mesuré allemand, il existe toute un éventail de courants plus ou
moins marginaux qui font du syndicalisme européen un paysage bien plus complexe
qu'on ne peut le trouver outre-atlantique.
Malgré un paysage hétéroclite et
la « crise », un réel besoin de syndicalisme persiste, notamment avec
la construction de l’Europe. La Convention Européenne des Syndicats est
l’unique organisation syndicale interprofessionnelle représentative qui permet
d’homogénéiser le paysage européen et donc d’avoir un impact plus important,
avec un avenir prometteur.
Les mêmes problèmes (plus
accentués) se posent au niveau mondial, plusieurs organismes existent. Quel
avenir peuvent-ils avoir ?
En savoir +
La Confédération
internationale des syndicats libres (CISL)
Créée en 1949, elle
compte 233 organisations affilieés dans 154 pays et territoires sur les cinq
continents, avec 145 millions d’adhérents, dont 40% de femmes.
La Confédération a
trois principales organisations régionales, l’ORAP pour l’Asie et le Pacifique,
l’ORAF pour l’Afrique et l’ORIT pour le continent américain. Elle maintient
également des liens étroits avec la Confédération européenne des syndicats CES
(qui englobe toutes les affiliées européennes de la CISL) et avec les
Fédérations syndicales internationales qui rassemblent les syndicats nationaux
d’une branche ou d’une industrie particulière au niveau international.
La commission
syndicale consultative auprès de l’OCDE : TUAC
L’Organisme
International du Travail
Les principaux syndicats français, leur secrétaire général et leur date de fondation
MEDEF - Le mouvement des
entreprises de France
Anne Valachs
Création : 1946
CGPME – Confédération Générale
des Petites et Moyennes Entreprises
Jean-Eudes du Mesnil du Buisson
Créaton : 1944
CFDT - Confédération
française démocratique du travail
François Chérèque
Création : 1964
830 601 adhérents
CGT - Confédération
générale des travailleurs
Bernard Thibault
Création : 1895
650 000 adhérents
FO - Force Ouvrière
Marc Blondel
Création : 1947
CFE- CGC - Confédération
française de l’encadrement confédération générale des cadres
Jean-Luc Cazettes
Création : 1944
CFTC - Confédération
française des travailleurs chrétiens
Jacques Voisin
Création : 1919
FNSEA - Fédération
Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles
Jean-Michel LEMÉTAYER
Du début du syndicalisme à aujourd’hui
1831 : révolte des Canuts -
ouvriers de la soie - à Lyon, première insurrection sociale de l’ère de la
Grande Industrie. Elle a pour origine la baisse des salaires depuis les
meilleures années de l’Empire.
1884 : la loi Waldeck Rousseau
reconnaît aux syndicats et associations professionnelles le droit de se
constituer librement
1906 : charte d’Amiens –
anarcho-syndicalisme. Elle fixe l’indépendance entre les partis politiques et
les mouvements syndicaux.
1919 : création de la CFTC –
Confédération française des travailleurs chrétiens. Elle est rattachée à la
doctrine sociale de l’Eglise catholique
1920 : création du parti communiste
en France
1922 : scission de
la CGT en CGTU et CGT
1936 : élection du gouvernement BLUM
- Front populaire -, grèves générales en France et signature des Accords de
Matignon - congés payés, semaine de 40 heures… - où seul la CGT est
représentée. Réunification de la CGT
1944 : création de la CGC –
Confédération Générale des Cadres. Institution des Comités d’entreprise et de
la Sécurité Sociale
1946 : après la guerre, est posée
la question du cumul des mandats politiques et syndicaux. Le non-cumul est
adopté en février.
1947 : les tensions de la guerre
froide entre l’Est et L’Ouest rejaillissent dans les débats internes aux syndicats.
Naissance de la CGT- FO qui s’oriente vers le paritarisme et le réformisme. La
CGT reste dominée par les éléments communistes.
1964 : la CFTC se scinde en deux :
CFTC et CFDT – Confédération Française Démocratique du Travail. Evolution vers
un syndicalisme laïc. La CFTC se maintient avec une référence confessionnelle.
1970 : l’autogestion est présentée
comme une alternative au capitalisme. Participation des salariés à la gestion
de l’entreprise ; ils deviennent présents dans différentes instances.
1981 : arrivée au pouvoir de la
gauche, considérée comme la possibilité d’un renouveau pour le syndicalisme.
1984 : retraite à 60 ans
1988 : début du syndicalisme
d’adhérents. Volonté d’augmenter le nombre d’adhérents et d’être implanté sur
les lieux de travail afin d’exercer une action plus revendicative.
1998 et 2000 : Lois Aubry qui
fixent la durée légale du travail à 35 heures de travail effectif hebdomadaire.
Confédérations syndicales nationales (77)

DGB
Confédération allemande des syndicats
(Deutscher
Gewerkschaftsbund Bundesvorstand)

ÖGB
Fédération syndicale autrichienne (Österreichischer Gewerkschaftsbund )

ABVV / FGTB
Fédération Générale du Travail de Belgique/Algemeen Belgisch Vakverbond
(General Labour Federation of Belgium)
Confédération des Syndicats Chrétiens/Algemeen Christelijk
Vakverbond (Confederation of Christian Trade Unions)
CGSLB
Centrale Générale des Syndicats Libéraux de Belgique (General Confederation of
Liberal Trade Unions of Belgium)(C )

CITUB
Confédération des syndicats indépendants de Bulgarie
PODKREPA
Confédération du travail

SEK
Confédération des travailleurs chypriotes
(Synomospondia
Ergaton Kyprou )
TURK-SEN
Turkish Workers’ Trade Union Federation
(Kibris
Türk Isci Sendikalari Federasyonu )

SSSH / UATUC Union des syndicats autonomes de Croatie
(Saveza Samotalnih Sindicata Hrvatske )

AC
Confédération danoise des associations professionnelles
(Akademikernes Centralorganisation )
FTF
Confédération des employés salariés et des fonctionnaires publics
(Funktionærernes og Tjenestemændenes Fællesråd)
LO-DK
Confédération danoise des syndicats
(Landesorganisationen i Danmark )

CC.OO
CC.OO. Confédération syndicale des commissions de travailleurs
(Confederación
Sindical de Comisiones Obreras)
STV-ELA Basque Workers’ Union
(Solidaridad de
Trabajadores Vascos Eusko Langileen Alkartasuna)
UGT-E
Confédération générale des travailleurs – Espagne
(Union General de
Trabajadores)
USO Union Syndicale
Ouvrière- Espagne
(Union Sindical
Obrera)

EAKL
Association des syndicats d’Estonie
Eesti Ametiühingute Keskliit /
TALO Association des syndicates des employés d’Estonie
(Teenistujate Ametiliitude Organisatsioon )

AKAVA
Confédération des unions des professionnels académiques de Finlande
SAK
Organisation centrale des syndicats finlandais
(Suomen Ammattiliittojen Keskusjärjestö )
STTK
Confédération des employés salariés
(Toimihenkilökeskusjärjestöry )

CFDT
Confédération française démocratique du travai
(French
Democratic Confederation of Labour)
CFTC
Confédération française des travailleurs chrétiens
( French
Confederation of Christian Workers)
CGT
Confédération générale du travail
( General Confederation of Labour)
FO
Confédération générale du travail - Force Ouvrière
( General
Confederation of Labour - Workers’ Power)
UNSA
Union Nationale des Syndicats Autonomes
(National
Union of Autonomous Trade Unions)

ADEDY
Confédération des syndicats des fonctionnaires publics
(Anotati Diikisis Enoseon Dimosion Ypallilon)
GSEE
Confédération générale grecque du travail
(Geniki Synomospondia Ergaton Ellados)

ASzSz
Confédération des syndicats autonomes
LIGA
Ligue démocratique des syndicats indépendants
MOSz
Fédération nationale des conseils d’entreprises
MSzOSz
Confédération nationale des syndicats hongrois
SZEF
Forum pour la coopération des syndicats
(Szakszervezetek Egyuttmukodesi Foruma)
ÉSZT
Confédération des syndicats professionnels
(Értelmiségi Szakszervezeti Tömörülés)

ICTU
Congrès irlandais des syndicats

ASI
Confédération islandaise du travail
(Althydusamband Islands)
BSRB
Confédération des employés d’Etat et municipaux
(Bandalag
Starfsmanna Rikis of Baeja)

CGIL
Confédération générale italienne du travail
(Confederazione
Generale Italiana del Lavoro)
CISL
Confédération italienne des syndicates des travailleurs
(Confederazione Italiana Sindacati Lavoratori)
UIL
Confédération italienne du travail
(Unione Italiana del Lavoro)

LBAS Confédération des syndicats indépendants de Lettonie
(Latvijas Brivo Arodbiedrìbu Savieníba)

LANV Fédérations des employés du Liechtenstein
(Confédération des travailleurs du Liechtenstein)
(Lietuvos Darbo Federacija)
LPSK / LTUC)
Confédération des syndicats de Lituanie
(Lietuvos Profesiniu Sajungu Konfederacija)
LPSS (LDS) Syndicat lituanien
(Lietuvos Darbiniku Sajunga)

CGT-L
Confédération générale du travail du Luxembourg
(Confédération Générale du Travail de Luxembourg)
LCGB
Confédération chrétienne syndicale du Luxembourg
(Lëtzebuerger Chrëschtleche Gewerkschafts-Bond)

CMTU Confédération des syndicats de Malte
GWU
Confédération générale des travailleurs

LO-N
Confédération norvégienne des syndicats
(Landsorganisasjonen i Norge)
YS
Confédération des syndicats techniques
(Yrkesorganisasjonenes Sentralforbund)

CNV
Fédération nationale des syndicats chrétiens
(Christelijk Nationaal Vakverbond)
FNV
Confédération syndicale des Pays-Bas
(Federatie Nederlandse Vakbeweging)
UNIE-MHP
Fédération syndicale pour les travailleurs des classes moyennes et de haut
niveau
(Vakcentrale voor
middengroepen en hoger personeel)

NSZZ Solidarnosc Syndicat indépendant et autonome "Solidarnosc" (Niezalezny
Samorzadny Zwiazek Zawodowy "Solidarnosc")

CGTP-IN
Confédération générale des travailleurs portugais
(Confederação
Geral dos Trabalhadores Portugueses)
UGT-P
Confédération générale des travailleurs – Portugal
(União Geral de Trabalhadores)

BNS
Le bloc national syndical
CARTEL ALFA
Confédération nationale syndicale - Cartel ALFA
(Confederatia Nationalã Sindicalã)
CNSLR-Fratia
Confédération nationale des syndicats libres de Roumanie - FRATIA
CSDR Confédération syndicale démocratique de Roumanie

TUC
Congrès syndical

CDLS
Confédération démocratique des travailleurs de San Marino
(Confederazione
Democratica dei Lavoratori Sammarinesi)
CSdL Confédération du travail de San Marino
(Confederazione Sammarinese del Lavoro)

KOZ SR
Confédération syndicale de la République slovaque

ZSSS
Association slovène des syndicats libres
(Zveza Svobodnih Sindikatov Slovenije)

LO-S
Confédération syndicale de Suède
(Landsorganisationen i Sverige)
SACO
Confédération suédoise des associations professionnelles
(Sveriges Akademikers Centralorganisation)
TCO
Confédération suédoise des employés professionnels
(Tjänstemännens Centralorganisation)

(Organisation faitière des travailleurs Dachorganisation der
Arbeitnehmenden )
SGB
Fédération suisse des syndicats
(Schweizerischer Gewerkschaftsbund/Union Syndicale
Suisse/Unione Sindacale Svizzera)

CMK OS
Confédération tchéco-morave des syndicats

DISK
Confédération des syndicats progressistes de Turquie
(Türkiye Devrimci Isci Senikalari Konfederasyonu)
HAK-IS
Confédération des véritables syndicats turcs
(Türkiye
Hak Isçi Sendikalari Konfederasyounu)
KESK
Confédération des syndicats des fonctionnaires publics
(Kamu Emekçileri Sendikalari Konfederasyonu)
TURK-IS
Confédération des syndicats turcs
(Türkiye Isci Sendikalari Konfederasyonu)
Fédérations syndicales européennes (12)
EEA Alliance
européenne des médias et du spectacle
EUROCOP Fédération
européenne des policiers
EFBWW/FETBB Fédération
européenne des travailleurs du bois et du bâtiment
EFFAT Fédération
européenne des syndicats de l’alimentation, de l’agriculture et du tourisme
EFJ/FEJ Fédération
européenne des journalistes
EMCEF Fédération
européenne des syndicats des mines, de la chimie et de l’énergie
EMF/FEM Fédération
européenne des métallurgistes
EPSU Fédération
syndicale européenne des services publics
ETF Fédération
européenne des travailleurs des transports
ETUCE/CSEE Comité
syndical européen de l’éducation
ETUF-TCL/FSE-THC
Fédération européenne du textile, de l’habillement et du cuir
UNI-EUROPA Fédération
des Services et de la Communication
Observateurs (2)

SSM Fédération des syndicats de Macédoine

NEZAVISNOST
Confédération syndicale “Indépendance”
(Ujedinjeni Granski Sindikati “Nezavisnost”)