dimanche 29 juillet 2012

LE SYNDICALIME EUROPEEN


Par définition, le syndicalisme est un mouvement ayant pour objectif de grouper les personnes exerçant une même profession en vue de la défense de leur intérêt. Généralement, cela se traduit par des conflits du travail opposant les employeurs aux travailleurs salariés.

Quels sont les motifs de conflits ?
1. conflits sur l'emploi (éviter les licenciements, créer des emplois).
2. conflits sur les salaires (revendications salariales: augmentation des salaires, du pouvoir d'achat).
3. conflits de droit (non-respect du code du travail, des droits syndicaux: avoir des représentations du personnel, des représentations syndicales, licenciements individuels, non-application des conventions collectives).
4. conflits sur les conditions de travail : nombre faible. Pourquoi ? Lors d'un conflit, il y a plusieurs motifs et on privilégie rarement celui-ci. Il faut donc prendre les statistiques avec précaution.
Quelles formes peuvent prendre les conflits du travail ? Grèves, séquestrations, pétitions, occupations de locaux, manifestations, débrayage (arrêt de la production), absentéisme, coulage de la production...

La construction de l’Europe sans syndicat n’est pas envisageable. Face à un paysage aussi hétéroclite, face à la crise du syndicalisme, comment peut se construire le syndicalisme européen ?


1    Les différentes voies du syndicalisme européen


Le syndicalisme a débuté au 19ème siècle avec l’industrialisation, des modèles différents se sont alors construits dans chaque pays. Nous distinguerons tout d’abord les syndicats britanniques, allemands et français.

1.1    L’originalité britannique : Trade unions et travaillisme

La révolution industrielle a été précoce en Angleterre : aux alentours de 1760. Dès le début du siècle, des unions de métiers quasi-secrètes imprégnées de radicalisme politique apparaissent. Malgré une opposition gouvernementale assez forte mais grâce à l'action des radicaux, les ouvriers obtiennent en 1824 de grandes avancées sociales : légalisation des trade-unions, droit de grève, etc. Des années 1850 jusqu'à 1880, le trade-unionisme devient relativement sociétaire et l'accélération de l'économie le transforme en syndicalisme d'industrie et non plus simplement de métier.

Avec un taux actuel de syndicalisation de 30%, le syndicalisme anglais se positionne bien avant l’Allemagne et la France. Il s’est développé du côté réformiste afin de faire aboutir ses revendications par la négociation et par les manifestations (luttes pour les salaires ou les conditions de travail). En Grande-Bretagne, les syndicats sont toujours, pour la majeure partie d’entre eux, des syndicats de métier en procurant à leurs adhérents de nombreux services tels que les retraites de vieillesse, les indemnités complémentaires de chômage ou de maladie, les bourses d'études, etc. Le syndicalisme britannique tient son originalité dans le fait que le parti dépend toujours actuellement de l’action politique, c’est une situation unique en Europe.

Le premier syndicat implanté dans l’entreprise crée l’unique structure de représentation.

L’organisation centrale de la Grande Bretagne est le Trade Union Congress (TUC). Sa date de création est la plus ancienne : 1868. En 1874, elle verra même ses effectifs atteindre le million. Elle se réunit tous les ans en congrès et se confond avec le Parti Travailliste sans que l’on sache bien quel est celui qui domine l’autre.



Le TUC compte près de 400 Syndicats nationaux et plus de dix millions de salariés. Son influence est considérable : en 1950, le TUC a approuvé le blocage des salaires voulu par le gouvernement socialiste mais a quand même su sauvegarder son unité syndicale. Malgré une baisse de son influence auprès du gouvernement anglais dans les années 1980 et au début des années 1990, le TUC reste incontestablement le porte-parole des salariés. Cela se justifie de part l’absence de différenciation idéologique au sein du mouvement syndical anglais. Les salariés du secteur public et les cadres se sont organisés collectivement par les structures existantes.


1.2    Le syndicalisme réformiste allemand

En 1860, les Allemands obtiennent le droit de grève et peuvent se syndicaliser. Des unions se créent autour de trois grands courants de pensée que sont les Lassaliens qui fondent la Ligue des Syndicats Allemands en 1868, les libéraux qui prônent plutôt un syndicalisme "à la britannique" et les marxistes. Jusqu'aux années 1880, le contexte allemand se prêtait quand même peu au syndicalisme. En effet, l’industrialisation a été plus tardive que dans les autres pays et il y a eu une opposition relativement violente des classes dirigeantes. Mais des tendances ont commencé à se dessiner en influençant les orientations du syndicalisme allemand : sous la République de Weimar (1920-1933), le syndicalisme était pluraliste. En effet, on comptait, à côté des syndicalismes socialistes, un syndicalisme de tendance chrétienne et un syndicalisme communiste. Ce dernier a quasiment disparu, tandis que le syndicalisme chrétien s'est fondu en partie dans le Deutsche Gewerkschaftsbund (DGB).

Le syndicalisme allemand a eu la particularité d’être interdit par le régime hitlérien. Néanmoins, les syndicats se sont reconstitués et bénéficient désormais d'une audience assez large par rapport à leurs voisins européens. Le taux de syndicalisation avoisine les 28 %. La fidélité à ces organisations s’explique parce que chacun y trouve ce dont il a besoin, notamment, une puissance pour la défense de leurs intérêts et de leurs salaires. L’objectif de ces syndicats est de réaliser la cogestion des représentants des travailleurs et des actionnaires dans les entreprises. Ils mettent en relief aussi le dialogue et le consensus de par un lien étroit avec la politique.
Le DGB est un propriétaire capitaliste: il possède la quatrième banque du Pays, la première entreprise de construction, une chaîne de Magasins coopératifs, une société d’édition, une mutuelle maladie...
Le syndicalisme allemand s'apparente assez à celui de la Grande-Bretagne tout en étant différent sur certains aspects, tel que le rapport au socialisme et à la politique.

1.3    La France : un syndicalisme imprégné de politique et à tendance révolutionnaire

Le syndicalisme français est assez complexe et se différencie de ses voisins allemands et britanniques en s'affichant ouvertement révolutionnaire. En effet, sa naissance a été assez troublée par les révolutions et des périodes d'oppression. Jusqu'aux années 1880, le syndicalisme français commence à prendre forme très lentement car les difficultés sont nombreuses. La loi Le Chapelier de 1791 condamne en effet toute association de maîtres ou d'ouvriers. Les chambres syndicales sont sous la menace permanente d'interdiction. En 1872, le Cercle de l'union syndicale de Paris est dissout tout comme les chambres syndicales lyonnaises en 1877.

Tout commence à changer à partir de 1877-78 avec l'arrivée des Républicains. Très vite les choses s'accélèrent avec les réformes du gouvernement. La loi Waldeck Rousseau,du 21 mars 1884, accorde enfin aux syndicats un statut légal reconnu : le nombre de syndicats est ainsi multiplié par trois en une décennie. Mais les oppositions apparaissent au grand jour. Durant l'avant-dernière décennie du siècle, l'essor du syndicalisme se fait dans la division, essentiellement entre la Fédération des Chambres Syndicales créée en 1886 par des militants guesdistes et la Fédération des Bourses de Travail fondée en 1887 par un militant venu de l'anarchisme. L'opposition se fait jusqu'à la naissance de la Confédération Générale du Travail (CGT) en 1895 qui reste toujours empreinte d'un esprit révolutionnaire.

Le taux de syndicalisation français est très faible, il est d’environ 7%. La France se positionne donc en queue de peloton des pays européens. Le syndicalisme français est pluraliste mais complexe. Les salariés s’intéressent alors de moins en moins aux centrales syndicales et préfèrent communiquer sur Internet quand ils éprouvent des difficultés quant à leurs conditions de travail.

La liberté syndicale a eu pour conséquence l’existence d’un pluralisme syndical en France, il existe donc plusieurs syndicats à sensibilités différentes. Cela permet aux salariés désirant se syndiquer de choisir le syndicat correspondant le plus à ses aspirations :

CGT : Confédération générale des travailleurs
Bernard Thibault
Création : 1895
650 000 adhérents

CFDT : Confédération française démocratique du travail
François Chérèque
Création : 1964
830 601 adhérents

CFTC : Confédération française des travailleurs chrétiens. Elle est rattachée à la doctrine sociale de l’Eglise catholique.
Jacques Voisin
Création : 1919

CGT-FO : Force Ouvrière
Marc Blondel
Création : 1948

CFE –CGC : Confédération française de l’encadrement confédération générale des cadres
Jean-Luc Cazettes
Création : 1944

D’un autre côté, les syndicats patronaux ont pour objectif la défense des intérêts économiques et professionnels de leurs membres. Il existe plusieurs syndicats patronaux :

MEDEF - Le Mouvement des entreprises de France
Anne Valachs
Création : 1998

CGPME – Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises
Jean-Eudes du Mesnil du Buisson
Créaton : 1944

Le paysage syndical français est marqué par une extrême division. Contrairement aux syndicalismes anglo-saxons et allemands qui sont organisés en syndicat de branche, il n’ y a pas en France de syndicats de routiers (etc) mais des confédérations.
Nous allons maintenant souligner les particularités des syndicats de l’Europe de l’est et du sud.

1.4    Autres pays de l’Europe

1.4.1      Pays scandinaves

En moyenne, le taux de syndicalisation dans les pays scandinaves varie entre 90 et 95% des salariés. Lorsque ceux-ci savent qu’ils sont protégés par une convention collective, il est évident qu’ils seront beaucoup moins tentés d’adhérer à une organisation.

Si l’on prend l’exemple de la Suède, les enquêtes révèlent que les syndicats offrent des services aux salariés et que ce sont un des principaux motifs d’adhésion. Les indemnisations versées en cas de chômage sont dirigées par les organismes rattachés aux syndicats. Il y a 75 % de syndiqués. Les effectifs sont en croissance constante car être syndiqué devient primordial. Les cotisations sont mêmes retenues sur les fiches de paie. Le fait que les trois principales confédérations suédoises représentent chacune une catégorie socio professionnelle facilite en plus l’adhésion en masse. Les ouvriers s’affilient spontanément à la Confédération Syndicale de Suède (LO), les employés à la Confédération Suédoise des Employés Professionnels (TCO) et les diplômés d’université à la Confédération suédoise des associations professionnelles (SACO). Le Syndicalisme occupe donc une place importante dans la société.

1.4.2      Belgique

Le taux de syndicalisation belge est relativement élevé puisqu’il est de 56 % des salariés. Chaque centrale développe impérativement des stratégies unitaires pour faire face aux représentants des employeurs, mais en veillant à garantir leurs identités propres. Les forces syndicales se concertent toujours avant les négociations et l’Etat n’intervient pas.

Le syndicat le plus important est la Fédération des Syndicats chrétiens belges (CSC). Il a près de 1 200 000 membres. Vient ensuite la Fédération socialiste (FGTB) avec plus d’un million d’adhérents. L’action de la CSC n’est néanmoins pas toujours aisée à cause de son appartenance chrétienne. Or, l’organisation patronale a une importante majorité de chefs d’entreprises chrétiens. D’un autre côté, il faut noter que 75 % des membres de la CSC sont flamands, ce qui n’est pas évident pour gérer les relations syndicales avec l’autre centrale.




1.4.3      L’Italie

De la même façon qu’en France, les organisations syndicales italiennes sont multiples :
La plus importante est la CGIL (Confédération Générale Italienne du travail). Elle a été créée en 1906 et, à cette époque, était liée au parti socialiste mais comptait en partie des éléments anarchistes proches du syndicalisme révolutionnaire français. Elle compte aujourd’hui environ 4 millions d’adhérents et est à tendance communiste.

Le syndicalisme italien s’est en fait relevé après la Seconde Guerre mondiale avec la reconstitution de la CGIL et avec l’apparition de deux confédérations : la Confédération italienne des syndicats de travailleurs (CISL), qui reprenait la tradition du syndicalisme chrétien, et l'Union italienne des travailleurs (UIL), moins importante, qui regroupait des socialistes minoritaires. La CISL (Confédération Italienne des Syndicats de Travailleurs) a désormais deux millions d’adhérents et est à prédominance démocrate chrétienne. Quant à l’UIL (Union italienne du travail), elle a été créée en 1950. Elle comprend un million d’adhérents et c’est un Syndicat libre de la politique, son but étant la réduction du pouvoir des conseils ouvriers et des délégués d’entreprise.

Le taux de syndicalisation italien environne les 30 % mais comprend des retraités.
La concertation y est primordiale plutôt que de pures négociations. Un des buts premiers des syndicats italiens est l’aboutissement à un accord.

1.4.4      L’Espagne

Avec un taux de syndicalisation de 20 %, la vie syndicale espagnole est dominée par deux grandes centrales qui représentent environ cinq millions de travailleurs, soit les trois quarts des travailleurs syndiqués.

La plus importante centrale (800 000 adhérents) est formée par les commissions ouvrières (CCOO). Elles sont connues pour être proches des communistes et de la gauche unie. Ce syndicat s’est fixé pour but de s’ouvrir aux jeunes et aux femmes, premières victimes du chômage et de la précarité.

Pour appuyer ses revendications, les CCOO se retrouvent conjointement avec l’autre grand syndicat : l’UGT. L’Union générale des travailleurs (600 000 adhérents) est proche des socialistes. En 2003, cette centrale a traversé une crise interne en refusant de signer un accord sur les retraites accepté par les CCOO. L’UGT avait choisi d’adopter une attitude beaucoup plus conséquente, il lui fut reproché de refuser systématiquement tout accord avec le gouvernement de centre droit afin de faciliter la tâche de l’opposition socialiste. Paradoxalement, les commissions ouvrières avaient choisi, elles, sur cette question, la voie du dialogue avec le gouvernement.


Aujourd'hui, dans les pays développés, le statut social des salariés n'a plus rien à voir avec celui des salariés qui ont créé le syndicalisme. Les contradictions des différentes sociétés sont complètement internes au salariat. On peut se demander si en France l'ensemble des salariés ont encore un intérêt commun. Les salariés qui travaillent dans l'usine Airbus de Toulouse ont théoriquement la même convention collective que ceux de la métallurgie qui leur sert de sous-traitant alors que les écarts de salaires sont considérables. Si le syndicalisme est d'abord un moyen de provoquer de l'identité collective nationale, ethnique, de classe, masculine ou professionnelle, comment ces identités s'organisent-elles les unes avec les autres, voire se mettent-elles en conflit les unes avec les autres ?


2    La crise du syndicalisme


Au nord comme au sud, à l’ouest comme à l’est, la baisse de la syndicalisation touche tous les pays, mise à part quelque exception. Même dans les pays où la syndicalisation est très forte les organisations rencontrent des difficultés de recrutement. Ex : la Suède.
Les syndicats se sont imposés comme des lieux qui prétendaient représenter les intérêts généraux. On peut se demander si les syndicats représentent encore vraiment les intérêts généraux des salariés et s’ils ne sont pas confrontés au fait que ces intérêts sont aujourd’hui beaucoup plus difficile à identifier.
Est ce que les salariés des différents pays européens ont vraiment les mêmes intérêts ? Ceux-ci  ne sont ils pas toujours nationaux ?

2.1    Dans quelle mesure peut-on parler d’une crise du syndicalisme ?

2.1.1      Les principaux symptômes


La baisse des grèves (nombre d’heures individuelles non-travaillées).
S’il y a baisse des grèves, c’est que le syndicalisme est en perte de vitesse.

La baisse des effectifs.
On fait généralement état, dans l'analyse de la crise qui traverserait le syndicalisme, d'une lente diminution des effectifs.
Si cette évolution semble se vérifier au niveau international, puisqu’il y a de moins en moins de syndiqués en France : les effectifs des 6 principales centrales syndicales ont tous diminués entre 76 et 93, la plus forte baisse étant à mettre à l'actif de la CGT avec –69 % (baisse considérable), la situation en Belgique est assez différente. Les effectifs se sont maintenus globalement.
Il est cependant impossible au stade actuel de mesurer avec précision les mutations qui se produisent à l'intérieur des centrales professionnelles qui font partie des deux grandes confédérations, CSC et FGTB. On sait en effet que les affiliés syndiqués payent des cotisations différentes lorsqu'ils perdent leur activité.
Il en résulte donc une diminution des ressources qui ne pourra manquer d'avoir des conséquences à terme. Celles-ci sont difficilement mesurables aujourd'hui.
Tout dépendra d'ailleurs de la capacité des centrales professionnelles à maintenir en leur sein des travailleurs que le chômage ou la prépension réduiront à l'inactivité.

Le taux de syndiqués
Lui aussi, n'a pas cessé de baisser en France, passant de 25 % à environ 7 %.
On parle ici de désyndicalisation.

La perte d'influence syndicale aux élections professionnelles (surtout la CGT).

Le vieillissement des syndiqués, des militants.

2.1.2      Les causes de cette crise du syndicalisme


On distingue deux séries de causes.

Les causes exogènes
Les causes extérieures à l'organisation syndicale, les causes liées au contexte :

Les modifications de la structure sociale
Effondrement du secteur primaire mais surtout chute forte et continue du secteur industriel et montée du tertiaire. 1975 : les ouvriers constituent 40 % de la population active. Mais la part de ce groupe n'a cessé de diminuer et aujourd'hui les ouvriers ne constituent plus qu'un quart de la population active. Or, toutes les centrales syndicales sont nées dans le monde ouvrier. Sociologiquement, c'est donc le fondement de leur origine qui est entrain de s'effriter.

Le syndicalisme apparaît moins aux jeunes comme étant une nécessité.



Montée de l'individualisme.
Pour Obson, la rationalité individuelle va conduire les individus à adopter une attitude de « passager clandestin » (Free Rider), c’est-à-dire que chacun va essayer de tirer tous les bénéfices de l’action collective sans en supporter les coûts d’engagement individuel (non‑paiement des journées de grèves – risques éventuels). Ce paradoxe permettrait de comprendre le déclin des conflits et du syndicalisme.

Montée du chômage.


Les causes endogènes

Le syndicalisme français est construit autour d'un projet politique (vision de la société).
Mais aujourd'hui, ce projet n'est plus adapté aux problèmes locaux, particuliers et spécifiques, il est donc un handicap à l'action syndicale.

L'absence de présence syndicale dans les couches sociales montantes,
qui en auraient pourtant besoin. Les jeunes, les femmes, les immigrés, les chômeurs et les travailleurs précaires sont très mal syndiqués.

L'institutionnalisation des syndicats.
Les syndicats gèrent en France la protection sociale, la gestion des caisses (caisse d'assurance maladie, etc.). Cette institutionnalisation syndicale a entraîné des luttes entre les syndicats pour conquérir le pouvoir. Ceci a accéléré la division syndicale et contribué au déclin du syndicalisme français.

Les militants syndicaux ont eu tendance à déserter le terrain.
Il y a de moins en moins de militants de base.

Il est nécessaire d'exiger la levée du secret,
sous toute ses formes, en se donnant les moyens, comme par exemple en développant la méfiance à l’encontre de toute instance et de tout dirigeant qui refuse de donner des éléments d’information à soumettre au débat, en refusant de siéger dans des organismes qui n’ont pas donné toutes les informations assez tôt pour que les salariés les connaissent et puissent donner leur avis, par exemple, organisant systématiquement des "contre-expertises" quand les instances de direction s’y refusent.
         Au lieu de jouer les "corps intermédiaires" auprès des puissants, il s’agit ainsi de mettre en lumière le règne du secret autour de la plupart des grands choix, d’y opposer une autre logique, à partir des aspirations et des besoins sociaux, en les soumettant à la discussion.

Les mutations chez les autres interlocuteurs sociaux.
Des mutations se développent également du côté des autres interlocuteurs sociaux, le patronat et l'Etat.
En ce qui concerne le patronat, une double évolution se produit. Le nombre de petites et moyennes entreprises augmente. Les relations sociales qui s'y établissent diffèrent fortement de l'ancien système de conventions collectives propre aux années de l'immédiat après‑guerre.
L'Etat, quant à lui, a abandonné son rôle d'arbitre neutre. Il joue désormais le rôle d'un employeur industriel important ce qui fait de lui un interlocuteur à part entière sur le plan social à côté des syndicats des travailleurs et des organisations patronales. Il faut s'attendre, si la crise se prolonge, à un durcissement de son attitude dans la négociation et à un alignement inconditionnel sur les positions patronales.

La problématique internationale
L'analyse de la crise économique montre que les USA empêchent les pays européens de développer une politique autonome de relance économique. L'Allemagne en 1979 et la France en 1981 en ont fait l'amère expérience. La Communauté économique européenne doit donc évoluer de son stade d'union douanière vers celui d'une véritable union économique et financière si elle veut demain sortir de la crise et agir en toute indépendance à l'égard de l'économie américaine.

Les multinationales
On observe le développement des multinationales qui, en Belgique, occupent environ la moitié des travailleurs. Ces multinationales prennent leurs décisions d'implantations ou de fermetures d'entreprises en fonction du critère exclusif du profit apprécié au niveau mondial. Elles accroissent ainsi considérablement l'insécurité de l'emploi. Elles peuvent déséquilibrer les économies nationales.

Pour réglementer leur conduite, des initiatives ont été prises par les pays membres de l'OCDE. Il s'agit de recommandations destinées à empêcher les multinationales d'abuser de leur position dominante. Il n'existe malheureusement pas de sanctions juridiques pour les actes d'inconduite.
Les syndicats doivent donc développer à la base, au niveau des filiales, des contacts entre les travailleurs. C'est le point de passage obligé pour amorcer le processus de maîtrise des multinationales.
Mais ces entreprises ont créé avec leurs filiales un réseau mondial puissant qui les met en position de force face à des syndicats qui, à ce jour, ne sont pas parvenus à s'organiser efficacement sur le plan international.
Les syndicats doivent vaincre leur égoïsme national, unir leurs forces sur le plan européen.

2.2    Pour autant, il y a réel besoin de syndicalisme.

En effet, « la majorité des employés estime que le syndicalisme est indispensable ».
Ainsi, si le déclin syndical est aussi prononcé que nous l’avons montré, la crise ne cache-t-elle pas une recomposition syndicale ?

2.2.1      Un déclin à relativiser.

La critique des indicateurs du déclin (nombre d’heures individuelles non-travaillées), les manifestations visibles ont laissé place à d’autres manifestations moins visibles au début des années 80 (conflits plus localisés).

Est-ce que la force des syndicats se mesure par le nombre d’adhérents ? Les modes d’expression d’aujourd’hui (les médias) remplacent les militants de base. Le poids des syndicats est encore très important. Leur institutionnalisation constitue une de leur force majeure. Le poids considérable du syndicalisme dans le secteur public, qui regroupe tout de même 8 à 10 millions de salariés (ex : SNCF).

2.2.2      On assiste à une recomposition syndicale.


Constitution d’un syndicalisme européen (début des « euro-grèves »).

Transformation des syndicats en prestataires de services, pour résoudre des problèmes locaux fournir une aide juridique par exemple. Le syndicalisme est alors synonyme de défense des salariés, et on observe une demande très forte de leur part. (Mais est-ce que le syndicalisme peut exister sans projet politique ?)

Le syndicalisme d’aujourd’hui est de plus en plus un syndicalisme de négociation plutôt que d’opposition. FO et la CFDT ont d’ailleurs gagné en influence depuis une vingtaine d’années. Les voies de la recomposition ne sont pas simples, c’est pourquoi il y a crise.

Ainsi on ne peut pas assimiler le mot « crise » à l’idée de disparition des syndicats mais plutôt à une recomposition syndicale. Ce qui risque de disparaître en revanche, c’est un syndicalisme traditionnel, CGTiste et d’opposition (net déclin).



2.3    Les actions pour parer la désyndicalisation : booster les adhésions aux syndicats en proposant de nombreux services


En France, pour faire face à la chute de leurs effectifs, certains syndicats n'hésitent plus  proposer une gamme de services variés pour relancer la machine grippée de l'adhésion et fidéliser leurs troupes. Par exemple, le syndicat national du Crédit Agricole propose à ses adhérents et à leur famille une cellule d'assistance d'aide psychologique. D'autre encore propose un service SVP juridique pour permettre aux adhérents d'avoir des réponses rapides d'ordre pratique et juridique, une complémentaire santé, un SVP retraite, une mutuelle pour les salariés du nettoyage ou de l'hôtellerie.


En Espagne, le mouvement syndical est encore récent (1970), mais les grandes centrales syndicales CCOO et UGT, depuis une dizaine d'année ont multiplié les services pour attirer leurs adhérents. De simples conseils juridiques et aides à la formation ou à la recherche d'emploi, les offres, souvent peu connues des affiliés, se sont étendues au logement, aux loisirs, aux assurances, aux fonds de pension ou à des réductions chez de nombreux commerçants, du fleuriste au marchand de chaussures.


En Allemagne, pour tout adhérent recruté, les recruteurs gagnent en récompense des cadeaux en tout genre, ou encore des week-ends "première classe". D'autres s'illustrent dans une opération de fidélisation et de séduction lancée auprès des salariés en proposant une protection juridique en cas de conflit du travail, des mutuelles de santé ou de retraites bon marché, des offres d'assurances en tout genre, d'agences de voyages et de réduction sur les spectacles, une 2ème carte de crédit gratuite…


En Suède, les syndicats offrent une large palette de services, par exemple, un abonnement d'électricité à tarif préférentiel, ou encore des formations de toute sorte : cours de langues, création d'un groupe de rock, astronomie, céramique, initiation au féminisme.


On trouve aussi  des crédits à taux préférentiel dans certaines banques, un partenariat avec une compagnie d'assurance qui a permis de lancer un fond de pension taillé sur mesure avec une cotisation plus faible, une série de réductions pour l'achat de matériel professionnel, mais aussi pour des abonnements à prix réduits auprès d'opérateurs de téléphonie mobile et des réductions sur les voitures. Enfin, généralement une assurance tous risques est comprise dans la cotisation, environ 1% du salaire, qui donne droit à une réduction fiscale.


En Belgique, on peut se syndiquer en étant chômeur, c'est même recommandé. En effet, depuis l'accord "de solidarité sociale" signé dans l'après-guerre, les confédérations peuvent gérer et verser des allocations chômage à leurs affiliés.
Il existe, certes, une caisse publique pour toucher les indemnités de chômage, mais elle a très mauvaise réputation. Tandis que les syndicats ont su développer toute une gamme de services pour séduire "leurs clients".
Ainsi la Confédération syndicale chrétienne met en avant sa capacité à verser des avances sur allocations aux demandeurs d'emploi et la performance de son système informatique de gestion. Les chômeurs syndiqués sont assurés de trouver un service juridique pour les appuyer en cas de besoin. Autre élément de séduction dont disposent les organisations : la prime syndicale.
Résultat : avec 56% de syndiqués, la Belgique affiche un des meilleurs scores européens.


L’évolution de la société entraîne la refonte du syndicalisme. Les différents syndicats réagissent à travers une opération de séduction. France, Allemagne, Espagne, Suède, Belgique, Etats-Unis…vers quel pays se tourner pour trouver notre syndicat? Ce n'est pas le choix qui manque, tous rivalisent pour séduire et fidéliser ses adhérents mieux que son voisin…
Au niveau international, avec la construction de l’Europe, le besoin de syndicalisme est omniprésent. Comment peut-il  être représenté ?


3    Le syndicalisme au niveau européen : la Confédération Européenne des Syndicats (CES)


Créée en 1973, la CES est reconnue par l’Union Européenne (UE) en tant qu’unique organisation syndicale interprofessionnelle représentative au niveau européen.

La CES parle d’une seule voix au nom des intérêts communs des travailleurs au niveau européen. Son objectif majeur est de promouvoir le modèle social européen et d’œuvrer au développement d’une Europe unifiée de paix et de stabilité au sein de laquelle les travailleurs et leur famille peuvent pleinement profiter des droits humains et civils et de hauts niveaux de vie.

Le modèle social européen incarne une société combinant une croissance économique soutenable accompagnée de niveaux de vie et de travail en hausse constante y compris le plein emploi, la protection sociale, l’égalité des chances, des emplois de bonne qualité, l’inclusion sociale et un processus de prise de décisions politiques qui implique pleinement la participation des citoyens.
La CES pense que la consultation des travailleurs, la négociation collective, le dialogue social et des bonnes conditions de travail sont la clé de la promotion de l’innovation, de la productivité, de la compétitivité et de la croissance en Europe.

3.1    Influencer le processus décisionnel européen

La CES se bat pour une UE ayant une dimension sociale forte et pour un cadre macroéconomique équilibré qui tienne pleinement compte des besoins et des aspirations de ses citoyens. À cette fin, elle participe à l’élaboration des politiques économiques et sociales au plus haut niveau, en collaboration avec tous les organes de l’UE : Présidence de l’UE, Conseil de l’UE, Commission européenne et Parlement européen. Cela implique :
§  de prendre part au Sommet social tripartite annuel chaque printemps, afin d’évaluer les progrès de l’Agenda de Lisbonne pour 2000-2010 ;
§  d’avoir le droit d’être consulté, avec les autres partenaires sociaux européens, sur les décisions concernant l’emploi, les affaires sociales et la politique macroéconomique ;
§  d’entretenir une relation étroite avec un intergroupe de députés du Parlement européen ;
§  de coordonner la participation des syndicats dans le cadre de plusieurs instances consultatives, dont le Comité économique et social (CES), ainsi qu’au sein d’agences européennes pour la formation professionnelle, les conditions de vie et de travail, la santé et la sécurité.

La CES a joué un rôle clé dans l’élaboration de textes législatifs essentiels de l’UE, dont la directive sur les comités d’entreprise européens (1994) et la directive sur l’information et la consultation (2002), et dans la rédaction de la Charte des droits fondamentaux et du Traité constitutionnel de l’UE.

3.2    Dialogue social européen

Dans le même temps, la CES négocie avec les employeurs au moyen du « dialogue social européen ». Cela se traduit par un dialogue social sectoriel dans 31 secteurs industriels différents, coordonné par les fédérations syndicales européennes. Suite à la reconnaissance officielle, par l’UE, du droit des partenaires sociaux à négocier des accords-cadres au niveau européen, la CES a signé trois accords-cadres sectoriels européens avec ses homologues du patronat, qui ont été adoptés par le Conseil des ministres et mis en œuvre sous la forme de directives. Ils concernent le congé parental (1996), le travail à temps partiel (1997) et les contrats à durée déterminée (1999).
Par ailleurs, les syndicats et les employeurs ont mis en œuvre d’autres accords conclus au niveau européen dans le cadre du dialogue social « autonome ». Ils concernent le statut des télétravailleurs (2002), l’apprentissage tout au long de la vie (2002) et le stress lié au travail (2004).

3.3    Action syndicale

Pour défendre ses revendications, la CES peut faire appel à la mobilisation de ses affiliés. Elle a coordonné de grandes campagnes visant à intégrer de nouvelles dispositions sur l’emploi dans le traité de l’UE, à inciter les électeurs à participer aux élections européennes et à soutenir la Charte européenne des droits fondamentaux et le Traité constitutionnel.



Ces dernières années, la CES a organisé régulièrement des manifestations européennes à l’occasion de sommets européens - par exemple, à Lisbonne en juin 2000, à Nice en décembre 2000 (où 80 000 travailleurs ont participé à l’Euro-manif pour soutenir l’Europe sociale) et à Laeken (Belgique) en décembre 2001 - mais aussi des Journées d’action européennes aux printemps 2003 et 2004, et une Euro-manifestation majeure le 19 mars 2005 contre la directive services. (80 000 participants)

3.4    Méthodes de travail démocratiques

La CES adopte toutes ses politiques et activités à travers une structure démocratique de représentants élus. Le Congrès est son autorité suprême. Il se réunit tous les quatre ans et élit le secrétaire général. Le Comité exécutif et le Comité de direction, plus restreint, sont responsables de la mise en œuvre des politiques entre les sessions, tandis que le Secrétariat, dont le siège est à Bruxelles, gère les activités quotidiennes de la CES.

3.5    La structure

La Confédération européenne des syndicats (CES) comprend actuellement 77 organisations membres, issues de 34 pays de l’Europe de l’Ouest, centrale et de l’Est, et 12 fédérations syndicales. La CES représente les intérêts de 60 millions de syndicalistes au niveau européen.
§  Fédérations syndicales de la CES (12)
§  Organisations membres de la CES (77)
§  Observateurs (2)
§  ASE (Académie syndicale européenne)
§  ISE (Institut syndical européen)
§  EUROCADRES (Conseil des cadres européens)
§  FERPA (Fédération européenne des retraités et des personnes âgées)
§  BTS (Bureau technique syndical)

3.5.1      Congrès

Le Congrès est l’autorité suprême de la CES.
Il se réunit tous les quatre ans, la dernière réunion s’est tenue à Prague en 2003.
Le Congrès de la CES se compose de délégués des affiliés proportionnellement à leur nombre d’adhérents. Le Congrès élit les membres du Comité exécutif, le Président, le Secrétaire général et les deux Secrétaires généraux adjoints.
Le Secrétaire général John Monks est le responsable et le porte-parole de la Confédération.
Le Président Cándido Méndez Rodríguez (Secrétaire général de l’UGT-E, Espagne) préside les organes directeurs de la CES.

3.5.2      Comité de direction

Le Comité de direction, organe plus restreint, est chargé d’assurer le suivi des décisions adoptées par le Comité exécutif entre ses sessions. Il se réunit huit fois par an et se compose de 21 membres élus du Comité exécutif.
La CES est dirigée par John Monks (TUC, Royaume-Uni), entouré de Maria Helena André (UGT Portugal), Reiner Hoffmann (DGB Allemagne), Walter Cerfeda (CGIL, Italie) Joël Decaillon (France, CGT) Jozef Niemiec (NSZZ Solidarnoc), Catelene Passchier (FNV, Pays-Bas).

3.5.3      Comité exécutif

Le Comité exécutif se réunit quatre fois par an. Il se compose de représentants d’organisations affiliées proportionnellement à leur nombre d’adhérents. Si nécessaire, des décisions peuvent être adoptées par un vote à la majorité qualifiée des deux tiers.
Il revient au Comité exécutif de décider du mandat et de la composition des délégations qui négocient avec les organisations patronales européennes au sein du dialogue social européen, et d’évaluer les résultats.


4    Conclusion

Le syndicalisme européen a grandi au cours du 19ème siècle et s’est affaiblit au 20ème siècle en n’étant plus réellement représentatif des salariés. A ses débuts et encore maintenant, il suit des voies différentes, influencé par les contextes politiques, économiques, sociaux et sans doute également culturels. Du trade-unionisme britannique qui construisit son parti, au syndicalisme fortement idéologique à tendance révolutionnaire français en passant par le réformisme mesuré allemand, il existe toute un éventail de courants plus ou moins marginaux qui font du syndicalisme européen un paysage bien plus complexe qu'on ne peut le trouver outre-atlantique.
Malgré un paysage hétéroclite et la « crise », un réel besoin de syndicalisme persiste, notamment avec la construction de l’Europe. La Convention Européenne des Syndicats est l’unique organisation syndicale interprofessionnelle représentative qui permet d’homogénéiser le paysage européen et donc d’avoir un impact plus important, avec un avenir prometteur.
Les mêmes problèmes (plus accentués) se posent au niveau mondial, plusieurs organismes existent. Quel avenir peuvent-ils avoir ?

En savoir +
La Confédération internationale des syndicats libres (CISL)
Créée en 1949, elle compte 233 organisations affilieés dans 154 pays et territoires sur les cinq continents, avec 145 millions d’adhérents, dont 40% de femmes.
La Confédération a trois principales organisations régionales, l’ORAP pour l’Asie et le Pacifique, l’ORAF pour l’Afrique et l’ORIT pour le continent américain. Elle maintient également des liens étroits avec la Confédération européenne des syndicats CES (qui englobe toutes les affiliées européennes de la CISL) et avec les Fédérations syndicales internationales qui rassemblent les syndicats nationaux d’une branche ou d’une industrie particulière au niveau international.

La commission syndicale consultative auprès de l’OCDE : TUAC

L’Organisme International du Travail

Les principaux syndicats français, leur secrétaire général et leur date de fondation


MEDEF - Le mouvement des entreprises de France
Anne Valachs
Création : 1946

CGPME – Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises
Jean-Eudes du Mesnil du Buisson
Créaton : 1944

CFDT - Confédération française démocratique du travail
François Chérèque
Création : 1964
830 601 adhérents

CGT - Confédération générale des travailleurs
Bernard Thibault
Création : 1895
650 000 adhérents

FO - Force Ouvrière
Marc Blondel
Création : 1947

CFE- CGC - Confédération française de l’encadrement confédération générale des cadres
Jean-Luc Cazettes
Création : 1944

CFTC - Confédération française des travailleurs chrétiens
Jacques Voisin
Création : 1919

FNSEA - Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles
Jean-Michel LEMÉTAYER


Du début du syndicalisme à aujourd’hui
 1791 : la Loi Le Chapelier interdit les coalitions
1831 : révolte des Canuts - ouvriers de la soie - à Lyon, première insurrection sociale de l’ère de la Grande Industrie. Elle a pour origine la baisse des salaires depuis les meilleures années de l’Empire.
 1864 : légalisation du droit de coalition et du droit de grève
1884 : la loi Waldeck Rousseau reconnaît aux syndicats et associations professionnelles le droit de se constituer librement
 1895 : naissance de la CGT
1906 : charte d’Amiens – anarcho-syndicalisme. Elle fixe l’indépendance entre les partis politiques et les mouvements syndicaux.
1919 : création de la CFTC – Confédération française des travailleurs chrétiens. Elle est rattachée à la doctrine sociale de l’Eglise catholique
1920 : création du parti communiste en France
1922 : scission de la CGT en CGTU et CGT
1936 : élection du gouvernement BLUM - Front populaire -, grèves générales en France et signature des Accords de Matignon - congés payés, semaine de 40 heures… - où seul la CGT est représentée. Réunification de la CGT
 1940 : Vichy interdit le syndicalisme, CFTC et CGT sont dissoutes par la Loi du 16 août. De nombreux syndicalistes entrent dans les réseaux de résistance. Des actions sont menées conjointement par la CGT et la CFTC.
1944 : création de la CGC – Confédération Générale des Cadres. Institution des Comités d’entreprise et de la Sécurité Sociale
1946 : après la guerre, est posée la question du cumul des mandats politiques et syndicaux. Le non-cumul est adopté en février.
1947 : les tensions de la guerre froide entre l’Est et L’Ouest rejaillissent dans les débats internes aux syndicats. Naissance de la CGT- FO qui s’oriente vers le paritarisme et le réformisme. La CGT reste dominée par les éléments communistes.
1964 : la CFTC se scinde en deux : CFTC et CFDT – Confédération Française Démocratique du Travail. Evolution vers un syndicalisme laïc. La CFTC se maintient avec une référence confessionnelle.
 Mai 1968 : les syndicats appellent à une action sur les lieux de travail. Pour la première fois, le syndicalisme agit en entreprise. Accords de Grenelle - augmentation de 35% du salaire minimum, reconnaissance de la section syndicale à l'entreprise…
1970 : l’autogestion est présentée comme une alternative au capitalisme. Participation des salariés à la gestion de l’entreprise ; ils deviennent présents dans différentes instances.
1981 : arrivée au pouvoir de la gauche, considérée comme la possibilité d’un renouveau pour le syndicalisme.
 1982 : ordonnances réduisant la durée du travail à 39 heures et instituantla cinquième semaine de congés payés.
1984 : retraite à 60 ans
1988 : début du syndicalisme d’adhérents. Volonté d’augmenter le nombre d’adhérents et d’être implanté sur les lieux de travail afin d’exercer une action plus revendicative.
1998 et 2000 : Lois Aubry qui fixent la durée légale du travail à 35 heures de travail effectif hebdomadaire.


Confédérations syndicales nationales (77)

* ALLEMAGNE
DGB Confédération allemande des syndicats
(Deutscher Gewerkschaftsbund Bundesvorstand)

* AUTRICHE
ÖGB Fédération syndicale autrichienne (Österreichischer Gewerkschaftsbund )

* BELGIQUE
ABVV / FGTB Fédération Générale du Travail de Belgique/Algemeen Belgisch Vakverbond (General Labour Federation of Belgium)
Confédération des Syndicats Chrétiens/Algemeen Christelijk Vakverbond (Confederation of Christian Trade Unions)
CGSLB Centrale Générale des Syndicats Libéraux de Belgique (General Confederation of Liberal Trade Unions of Belgium)(C )

* BULGARIE
CITUB Confédération des syndicats indépendants de Bulgarie
PODKREPA Confédération du travail

* CHYPRE
SEK Confédération des travailleurs chypriotes
(Synomospondia Ergaton Kyprou )
TURK-SEN Turkish Workers’ Trade Union Federation
(Kibris Türk Isci Sendikalari Federasyonu )

* CROATIE
SSSH / UATUC Union des syndicats autonomes de Croatie
(Saveza Samotalnih Sindicata Hrvatske )
  
* DANEMARK
AC Confédération danoise des associations professionnelles
(Akademikernes Centralorganisation )
FTF Confédération des employés salariés et des fonctionnaires publics
(Funktionærernes og Tjenestemændenes Fællesråd)
LO-DK Confédération danoise des syndicats
(Landesorganisationen i Danmark )

* ESPAGNE
CC.OO CC.OO. Confédération syndicale des commissions de travailleurs
(Confederación Sindical de Comisiones Obreras)
STV-ELA Basque Workers’ Union
(Solidaridad de Trabajadores Vascos Eusko Langileen Alkartasuna)
UGT-E Confédération générale des travailleurs – Espagne
(Union General de Trabajadores)
USO Union Syndicale Ouvrière- Espagne
(Union Sindical Obrera)

* ESTONIE
EAKL Association des syndicats d’Estonie
Eesti Ametiühingute Keskliit /
TALO Association des syndicates des employés d’Estonie
(Teenistujate Ametiliitude Organisatsioon )

* FINLANDE
AKAVA Confédération des unions des professionnels académiques de Finlande
SAK Organisation centrale des syndicats finlandais
(Suomen Ammattiliittojen Keskusjärjestö )
STTK Confédération des employés salariés
(Toimihenkilökeskusjärjestöry )
  
* FRANCE
CFDT Confédération française démocratique du travai
(French Democratic Confederation of Labour)
CFTC Confédération française des travailleurs chrétiens
( French Confederation of Christian Workers)
CGT Confédération générale du travail
( General Confederation of Labour)
FO Confédération générale du travail - Force Ouvrière
( General Confederation of Labour - Workers’ Power)
UNSA Union Nationale des Syndicats Autonomes
(National Union of Autonomous Trade Unions)

* GRECE
ADEDY Confédération des syndicats des fonctionnaires publics
(Anotati Diikisis Enoseon Dimosion Ypallilon)
GSEE Confédération générale grecque du travail
(Geniki Synomospondia Ergaton Ellados)

* HONGRIE
ASzSz Confédération des syndicats autonomes
LIGA Ligue démocratique des syndicats indépendants
MOSz Fédération nationale des conseils d’entreprises
MSzOSz Confédération nationale des syndicats hongrois
SZEF Forum pour la coopération des syndicats
(Szakszervezetek Egyuttmukodesi Foruma)
ÉSZT Confédération des syndicats professionnels
(Értelmiségi Szakszervezeti Tömörülés)

* IRLANDE
ICTU Congrès irlandais des syndicats
  
* ISLANDE
ASI Confédération islandaise du travail
(Althydusamband Islands)
BSRB Confédération des employés d’Etat et municipaux
(Bandalag Starfsmanna Rikis of Baeja)

* ITALIE
CGIL Confédération générale italienne du travail
(Confederazione Generale Italiana del Lavoro)
CISL Confédération italienne des syndicates des travailleurs
(Confederazione Italiana Sindacati Lavoratori)
UIL Confédération italienne du travail
(Unione Italiana del Lavoro)

* LETTONIE
LBAS Confédération des syndicats indépendants de Lettonie
(Latvijas Brivo Arodbiedrìbu Savieníba)

* LIECHTENSTEIN
LANV Fédérations des employés du Liechtenstein
(Confédération des travailleurs du Liechtenstein)

* LITUANIE
LDF Fédération du travail de Lituanie
(Lietuvos Darbo Federacija)
LPSK / LTUC) Confédération des syndicats de Lituanie
(Lietuvos Profesiniu Sajungu Konfederacija)
LPSS (LDS) Syndicat lituanien
(Lietuvos Darbiniku Sajunga)
  
* LUXEMBOURG
CGT-L Confédération générale du travail du Luxembourg
(Confédération Générale du Travail de Luxembourg)
LCGB Confédération chrétienne syndicale du Luxembourg
(Lëtzebuerger Chrëschtleche Gewerkschafts-Bond)

* MALTE
CMTU Confédération des syndicats de Malte
GWU Confédération générale des travailleurs

* NORVEGE
LO-N Confédération norvégienne des syndicats
(Landsorganisasjonen i Norge)
YS Confédération des syndicats techniques
(Yrkesorganisasjonenes Sentralforbund)

* PAYS-BAS
CNV Fédération nationale des syndicats chrétiens
(Christelijk Nationaal Vakverbond)
FNV Confédération syndicale des Pays-Bas
(Federatie Nederlandse Vakbeweging)
UNIE-MHP Fédération syndicale pour les travailleurs des classes moyennes et de haut niveau
(Vakcentrale voor middengroepen en hoger personeel)

* POLOGNE
NSZZ Solidarnosc Syndicat indépendant et autonome "Solidarnosc" (Niezalezny Samorzadny Zwiazek Zawodowy "Solidarnosc")

* PORTUGAL
CGTP-IN Confédération générale des travailleurs portugais
(Confederação Geral dos Trabalhadores Portugueses)
UGT-P Confédération générale des travailleurs – Portugal
(União Geral de Trabalhadores)


* ROUMANIE
BNS Le bloc national syndical
CARTEL ALFA Confédération nationale syndicale - Cartel ALFA
(Confederatia Nationalã Sindicalã)
CNSLR-Fratia Confédération nationale des syndicats libres de Roumanie - FRATIA
CSDR Confédération syndicale démocratique de Roumanie

* ROYAUME-UNI
TUC Congrès syndical

* SAN MARINO
CDLS Confédération démocratique des travailleurs de San Marino
(Confederazione Democratica dei Lavoratori Sammarinesi)
CSdL Confédération du travail de San Marino
(Confederazione Sammarinese del Lavoro)

* SLOVAQUIE
KOZ SR Confédération syndicale de la République slovaque

* SLOVENIE
ZSSS Association slovène des syndicats libres
(Zveza Svobodnih Sindikatov Slovenije)

* SUEDE
LO-S Confédération syndicale de Suède
(Landsorganisationen i Sverige)
SACO Confédération suédoise des associations professionnelles
(Sveriges Akademikers Centralorganisation)
TCO Confédération suédoise des employés professionnels
(Tjänstemännens Centralorganisation)
  
* SUISSE
(Organisation faitière des travailleurs Dachorganisation der Arbeitnehmenden )
SGB Fédération suisse des syndicats
(Schweizerischer Gewerkschaftsbund/Union Syndicale Suisse/Unione Sindacale Svizzera)

* TCHEQUIE
CMK OS Confédération tchéco-morave des syndicats

* TURQUIE
DISK Confédération des syndicats progressistes de Turquie
(Türkiye Devrimci Isci Senikalari Konfederasyonu)
HAK-IS Confédération des véritables syndicats turcs
(Türkiye Hak Isçi Sendikalari Konfederasyounu)
KESK Confédération des syndicats des fonctionnaires publics
(Kamu Emekçileri Sendikalari Konfederasyonu)
TURK-IS Confédération des syndicats turcs
(Türkiye Isci Sendikalari Konfederasyonu)


Fédérations syndicales européennes (12)

EEA Alliance européenne des médias et du spectacle

EUROCOP Fédération européenne des policiers

EFBWW/FETBB Fédération européenne des travailleurs du bois et du bâtiment

EFFAT Fédération européenne des syndicats de l’alimentation, de l’agriculture et du tourisme

EFJ/FEJ Fédération européenne des journalistes

EMCEF Fédération européenne des syndicats des mines, de la chimie et de l’énergie

EMF/FEM Fédération européenne des métallurgistes

EPSU Fédération syndicale européenne des services publics

ETF Fédération européenne des travailleurs des transports

ETUCE/CSEE Comité syndical européen de l’éducation

ETUF-TCL/FSE-THC Fédération européenne du textile, de l’habillement et du cuir

UNI-EUROPA Fédération des Services et de la Communication


Observateurs (2)

* MACEDOINE
SSM Fédération des syndicats de Macédoine

* SERBIE
NEZAVISNOST Confédération syndicale “Indépendance”
(Ujedinjeni Granski Sindikati “Nezavisnost”)